Exclusif : «la France, un partenaire fiable pour le retour de la paix dans l’Est» (Ambassadeur Emile Ngoy)

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Félix Tshisekedi avec son homologue français Emmanuel Macron à Elysée.
Félix Tshisekedi avec son homologue français Emmanuel Macron à Elysée.

Par Edmond Izuba, envoyé spécial à Paris

Du lundi 29 avril au mercredi 1er mai dernier, le Président Félix Tshiskedi a effectué sa première visite officielle en France, depuis son accession au pouvoir en janvier 2019. Ambassadeur de la RDC à Paris, le professeur Emile Ngoy Kasongo a été au four et au moulin, dans la préparation de cette visite du chef de l’Etat congolais, intervenue à un «moment important».

Ce moment a coïncidé avec l’occupation de plusieurs localités congolaises par des éléments de l’Armée rwandaise déguisés en rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Ce mouvement rebelle, selon le Président congolais, est «une coquille vide» qui ne doit sa force qu’à l’apport en hommes et en munitions de l’Armée rwandaise. Il est à la base de l’escalade de la violence dans la partie Est de la RDC.

«La France a des atouts qu’elle peut utiliser, pour aider et faire avancer la cause de la paix», a avancé l’ambassadeur Emile Ngoy, pour tenter de démontrer l’enjeu de cette visite officielle, dont le pic a été le tête-à-tête entre le Président congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue français, Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée.

«Il y a un nouveau vent qui souffle. Les engagements pris par la France lors du passage du chef de l’Etat (Félix Tshisekedi) montrent que cette visite était importante même sur le plan diplomatique. La France a exprimé son intransigeance sur des questions liées à la violation de notre intégrité territoriale, de notre souveraineté et de notre indépendance. La France, comme l’a dit le Président Emmanuel Macron, se bat pour le respect de l’intégrité territoriale (des pays) en Europe. Elle mène le même combat sur les mêmes standards en ce qui concerne la République Démocratique du Congo», a déclaré le diplomate congolais, se référant aux propos d’Emmanuel Macron contre le Rwanda lors de la conférence de presse consécutive à sa discussion avec Félix Tshisekedi à l’Elysée.

«La France ne transigera jamais sur l’intégrité de la RDC. Elle condamne toute agression et demande au Rwanda de cesser tout soutien au M23», a dit le chef l’Etat français, laissant ainsi s’échapper une «lueur d’espoir» pour son hôte qui «compte sur (l’accompagnement de) la France pour retrouver la paix» dans l’Est de la RDC.

De même que le Président Tshisekedi, Emile Ngoy croit en la collaboration avec la France, qui est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies, pour en arriver à rétablir la paix sur l’ensemble du territoire congolais, plus particulièrement dans la région de Kivu.

Emile Ngoy Kasongo est foncièrement convaincu que ce défi de la paix, Félix Tshisekedi va le relever, tant il a multiplié des stratégies et actions pour une résolution pacifique de la problématique de l’insécurité, qui déchire l’Est de la RDC depuis environ trois décennies. Il en veut pour preuve, la tournée dans les neuf pays limitrophes de la RDC, effectuée par Félix Tshisekedi à son arrivée aux affaires début 2019. Cette tournée, a-t-il souligné, avait pour principal but de «consolider la paix» et de conclure «une coopération distributive de bien-être de différents peuples» voisins.

«Il a été payé par la monnaie de singe (de la part du Rwanda)», a regretté Emile Ngoy Kasongo, paraphrasant ainsi Félix Tshisekedi. Ce dernier, à Paris devant Macron, s’est félicité d’avoir révélé à la face du monde, après l’échec de cette approche diplomatique, que c’est Paul Kagame qui tire les ficelles, afin de maintenir la région des Grands lacs dans l’insécurité et de continuer à piller les ressources minérales des autres pays, principalement de la RDC. Grâce à Tshisekedi, les Nations Unies et des pays occidentaux (France, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) ont, les uns après les autres, publiquement reconnu l’agression de la RDC par le Rwanda, dont les soldats se dissimulent parmi les M23, pour servir les intérêts de Paul Kagame.

Un mérite du Président Félix Tshisekedi salué par Emile Ngoy Kasongo, qui, après le retour au pays du chef de l’Etat, a pris l’engagement de travailler d’arrache-pied, pour donner à la RDC ce «coup de brillance» dont elle a besoin, pour faire entendre sa voix et plaider sa cause à l’international.

Vendredi 10 mai 2024 - 19:51