IGF: Jules Alingete rapproche les recettes du social des congolais en un an

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Jules Alingete, Inspecteurs général des finances Chef de service
Jules Alingete, Inspecteurs général des finances Chef de service

Par Edmond Izuba

C'est une ordonnance présidentielle du 1er juillet qui place à la tête de l'inspection générale des Finances Jules Alingete. Les missions de surveiller les dépenses publiques, les régies financières, les services d’assiette, les entreprises de l’État ainsi que l’ensemble des gouvernements provinciaux ont désormais son shérif. Il s'agit qu'il rédorer le blason terni de cette structure de contrôle.Une ordonnance qui vient également modifier le fonctionnement de ce service qui relève désormais de la présidence de la République en lieu et place du ministère des Finances. Tshisekedi a jeté son dévolu sur cet ancien stagiaire qui a entamé sa carrière le 4 janvier 1989 et est devenu inspecteur en 2000, avant d’être nommé inspecteur général des finances par Joseph Kabila, en 2010.

Cet ancien étudiant de l’université de Kinshasa de la faculté de l’économie, a un CV riche. Originaire de la province du Mai-Ndombe, Alingete Key a réussi à pénétrer plusieurs personnalités du monde politique comme fiduciaire en République démocratique du Congo. Spécialiste en fiscalité et expert-comptable agréé, Alingete a été Conseiller Technique et Spécial (CTS) chargé du climat des affaires dans les cabinets de deux premiers ministres successivement, Samy Badibanga et Bruno Tshibala.    

Dans ce contexte politique congolais où les maux de corruption et ses corollaires (les détournements des deniers publics, blanchiments des capitaux...) se sont transformés en mode de gouvernance, Alingete est à la base de plusieurs interpellations de différents gestionnaires de plusieurs entités administratives publiques. Les enquêtes de l’inspection générale des finances dévoilent des scandales sans précédent.  

De nombreuses personnes incriminées par les rapports de l’IGF accusent Jules d’avoir activé la surmédiatisation ou la publicité en outrance de ses enquêtes, ce qui viole certains principes des enquêtes.

Des accusations réfutées. Pour lui, la méthode d’approche choisie sert mieux à la réprobation sociale. « La technique est tirée des audiences foraines en cas du niveau insupportable de criminalité dans une société donnée».    

La «grande muette» d'hier devenue «grosse gueule» d’aujourd’hui, Jules Alingete s’est activité sur plusieurs dossiers à la fois durant sa première qu’il vient de totaliser à la tête de cette institution. Ce technocrate a orienté ses armes en direction des dignitaires de l’ancien où les dénonciations par les commun de mortel pleuvaient. En ligne de mire : Projet Bukanga Lonzo, Go-pass, la gratuité de l’enseignement, Covid-19, les cartes Visas. Bref, plusieurs secteurs de la vie nationale ont été secoués par les rapports de l’IGF en l’espace d’une année.

Quelques jours après sa prise de fonction, le numéro un de l’IGF a fait de la normalisation des relations avec la FEC un des leitmotivs de son mandat à la tête de cette institution de la République. Convié par le patronat congolais à une matinée d’information, Alingete Key a courageusement dénoncé les compensations et les exonérations illégales qui, selon lui, ruinent l’économie de notre pays au profit des particuliers, lesquels actes constituent un frein au développement de la Rdc.

En septembre 2020, l’Inspection générale des finances décide de transmettre au parquet les trois enquêtes fares (Bukanga Lonzo, Go-pass, la gratuité de l’enseignement) pour enclencher une procédure judiciaire . Les rapports égrènent des noms des «criminels économique» qui auraient concouru à la descente aux enfers de ces projets des gouvernements précédents.

 

Une année d’actions sur terrain, Alingete et ses mérites... 

Si les révélations de la mégestion du projet Bukanga-Lonzo n’ont abouti jusqu’ici à aucune arrestation, l’IGF frotte les mains d’avoir mis hors d'état de nuire certains détourneurs des fonds publics après leurs implications avérées et établies par les cours et tribunaux. Les échos sur son audit sur les fonds loués à la gratuité de l’enseignement de base, ont été bien captés par la Banque Mondiale qui avait financé en grande partie cette vision du président de la république. Cette institution financière mondiale a bloqué le financement avant de le reprendre aussitôt les enquêtes finies.   

L’Inspection générale des finances sous la houlette de Jules Alingete va lancer le contrôle de la gestion des fonds de riposte contre la covid-19. Cette patrouille financière s’est soldée par des conclusions attestant une mégestion criante caractérisée par des détournements de deniers publics.

Reconnu par son habillement en tenue de gala des officiers militaires, en sa qualité d’auditeur supérieur des biens publics, Alingete largue un audit à la Régie des voies aériennes sur la gestion des frais liés à la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (IDEF) dont les rapports ont accablé sur les graves détournements de ces fonds.

Le super flic des finances publiques a combattu et gagné sa bataille contre les exonérations et compensations illégales que bénéficiaient certaines entreprises privées. Ces mesures ont permis à arrêter net ce coulage afin de redonner du souffle à l’économie du Congo «prise en otage» par certains «protégés» (ayant droit) de la république. 

«Nous dénonçons quand nous sentons une lenteur dans la suite de nos démarches», signale Jules Alingete. Très souvent, les rapports de l’IGF sont bloqués soit par la justice, soit par certaines institutions Étatiques appelées à l’accompagner. Les canaux de la médiatisation servent efficacement à dénoncer cet obstacle ou à le contourner.     

 

Dès l’entame du nouvel an 2021, Jules Alingete actionne les patrouilles financières des grandes envergures dans les entreprises publiques de l’Etat. Là aussi les fossoyeurs des recettes publiques y ont laissé des plumes.

Cette « patrouille financière » a un but socialement significatif celui d’encadrer les régies financières ainsi que tous les autres services publics mobilisateurs des recettes, notamment la DGI, la DGRAD et la DGDA. La mission principale est de revoir à la hausse les recettes de l’Etat. En cette période aussi difficile de timide reprise des activités économiques suite à la covid-19, la mesure a produit des résultats jamais dans ce secteur. Le pays de Lumumba a vu les réserves de change doublées au cours d’un seul trimestre, soit de 500.000 USD à plus d’un milliards de dollars américains. Un record inédit par la balance de paiement de la RDC. Un pas de géant venait d’être franchi pour le gouvernement des Warriors afin d’entreprendre certains projets restés en jachère. Le temps de la fin de coulage des recettes publiques a plus que sonné.

En vue de rationaliser et de normaliser la chaîne des dépenses publiques au niveau des provinces pilotes de la RDC, en mars 2021, le Gendarme de fonds publics de l’Etat a procédé à la mise en place de la chaîne des dépenses publiques dans les provinces de Kinshasa, Lualaba et Haut-Katanga. Le but reste le même qu'ailleurs: éviter d’effectuer les dépenses en procédures d’urgence. 

La découverte des cartes visas prépayées, des cartes liées au compte général du trésor public pour accorder avantages à certains individus, n’ont pas encore livré tous ses secrets. La population attend une saga judiciaire pour tout savoir à ce sujet. Les enquêtes journalistiques réalisées démontrent un dysfonctionnement et une supercherie en faveur des roitelets.  

Le travail abattu Jules démontre à suffisance que la détermination et la volonté peuvent pousser des gestionnaires à réaliser des recettes publiques. Ils peuvent placer le pays dans l’orbite du développement durable.

Revêtu du plus grand souci manifeste de voir ce pays riche de ses matières premières panser la misère de ses propres enfants en premier lieu, l’IGF veut que le peuple contribue à son travail en dénonçant les détourneurs des deniers publics. Les 120 nouveaux inspecteurs recrutés par l’Inspection Générale des Finances viennent renforcer la lutte quotidienne de Jules Alingete.