RDC: suppression d’une «fiscalité toxique» et accroissement de la production nationale, les solutions de Kamerhe à la pénurie de maïs !

Catégorie
Image
Le VPM de l'économie Vital Kamerhe lors de son briefing avec les journalistes.
Le VPM de l'économie Vital Kamerhe lors de son briefing avec les journalistes.

Par Edmond Izuba

Pour sa première apparition au traditionnel briefing presse du gouvernement, organisé par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, Vital Kamerhe, vice-Premier ministre à l’Economie nationale, a, presque sans surprise, fait fort impression lundi 15 mai 2023. Au menu de cet échange avec la presse : la pénurie de maïs qui frappe de plein fouet les régions du Kasaï et du Katanga depuis des semaines.

En « responsable » et « planificateur », le VPM à l’Economie nationale, loin de vexer dans la polémique, a fait part à la population, via les médias, des solutions arrêtées par le gouvernement pour résoudre durablement cette crise de maïs, devenue répétitive. Ces solutions, a-t-il fait savoir, sont de deux ordres : « conjoncturel et structurel ».

Dans le conjoncturel, le gouvernement, a informé Kamerhe, a levé l’option de suspendre, durant 6 mois, les droits et taxes à l’importation de maïs de farine, des intrants agricoles et engins qui entrent dans la chaine de production de maïs. « 15% de cette suspension couvre le droit de douane et 75% celui de parafiscalités tel que le péage et autres », a-t-il révélé, annonçant dans la foulée que cette suspension prend effet à partir du vendredi 22 mai prochain, comme décidé lors d’un Conseil des ministres.

La volonté du gouvernement, a fait savoir le VPM à l’Economie nationale, est de rationaliser la parafiscalité notamment pour les péages. « Nous allons supprimer tout un tas de facteurs que l’Etat a introduit dans une fiscalité qui est devenue toxique, qui ne peut pas permettre à un opérateur économique de produire. Trop d’impôts, tue l’impôt », a assuré VK.

Outre cette mesure, le gouvernement a également décidé d’accompagner des privés dans l’opération d’importation de maïs de l’Afrique du Sud et de la Zambie, de surveiller le marché pour décourager la rétention des stocks et les prix illicites, etc.

« L’Etat va sortir des moyens à mettre à la disposition d’une organisation au niveau des provinces. Après consultations avec les gouverneurs, les opérateurs économiques, moyens ou petits, qui n’auront pas suffisamment de moyens, pourront prendre l’argent pour importer. Mais, ils vont ramener cet argent dans un compte séquestre qui sera créé dans chaque province. Et, cet argent va pouvoir tourner. Mais, pour les grands opérateurs économiques, qui ont des moyens, ils ont l’occasion de faire des bénéfices. Nous les laisserons importer avec des facilités », a détaillé le patron de l’économie congolaise.

La riposte du gouvernement à la pénurie de maïs dans le Kasaï et le Katanga, d’un point de vue structurel, répond à son « ambition » de refaire de la RDC, un pays « producteur et pourvoyeur du développement et du bien-être au cœur de l’Afrique ». Partant de cette ambition, le gouvernement, selon le VPM Kamerhe, a décidé d’appuyer les producteurs locaux pour favoriser l’accroissement de la production locale et assurer l’autosuffisance alimentaire. Dans le même ordre, le Service national -Kanyama Kasese- va aussi bénéficier de l’appui du gouvernement pour accroître sa productivité.

Aux commandes du ministère de l’Economie depuis fin mars, Vital Kamerhe, auréolé du rang de vice-Premier ministre, ne jure que sur la « diversification de l’économie congolaise ». Il a affirmé avoir conçu une stratégie pour y parvenir. Cette stratégie, a-t-il confié, sera présentée incessamment au Conseil des ministres.

Mardi 16 mai 2023 - 10:06