Par Ben Dongoko
Comme à l'accoutumée, le Procureur Général près la Cour de Cassation (PGCCAS), Firmin Mvonde Mambu a prononcé sa mercuriale ce lundi 16 octobre, au palais du peuple, en présence du chef de l'État Félix Tshisekedi et d'autres personnalités tant nationales qu'internationales, à l'occasion de la rentrée judiciaire de la Cour de Cassation.
Conformément à la volonté ferme du chef de l'État de faire de la République démocratique du Congo (RDC) un État de droit, le Procureur Général près la Cour de Cassation a exposé sur le trafic d'influence en droit positif congolais. Il a ainsi démontré combien le trafic d'influence dévalorise la justice congolaise et étouffe l'indépendance des instances judiciaires. À l'en croire, les mauvaises décisions de la justice sont tributaires en grande partie du trafic d'influence qui désoriente les juges. Chrétien de surcroît, le Procureur Général près la Cour de Cassation a reposé cette pensée sur Deutéronome 16,18-20.
"À cause du trafic d'influence, les jugements peuvent être prononcés hors délai; congélation des dossiers qui traînent pour avoir une décision; silence prononcé et inexpliqué du juge après la prise en délibéré d'une affaire; etc. Hormis les juges, même les magistrats aux allures des chefs coutumiers excellent en trafic d'influence avec beaucoup de dynamisme; le général de l'armée ou le commissaire divisionnaire adjoint de la police est aussi exposé à cette infraction", a laissé entendre le PGCCAS en se servant des casus.
Et de renchérir : "Pour les législateurs, nous attendons le renforcement de la répression des actes de trafic d'influence. À cet égard, nous proposons notamment que les peines complémentaires pour la répression de la corruption soient également d'application en ce qui concerne le trafic d'influence dont nous trouvons la répression un peu moindre. Celà d'autant plus que les deux infractions sont intimement liées."
Le numéro un des magistrats du parquet a par ailleurs rappelé qu'il existe le trafic d'influence actif et passif, et la corruption et l'escroquerie font partie des éléments constitutifs de cette infraction. Sans tarder, il a, in fine, réitéré sa détermination à lutter contre l'insécurité judiciaire, en l'occurrence les trafiquants d'influence.