![Le Procureur Général Fermin Mvonde et le ministre de la Justice Constant Mutamba [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-06/IMG-20250527-WA0017.jpg?itok=aPe2Oi48)
Par Prehoub Urprus
Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba Tungunga, a officiellement récusé le Procureur Général près la Cour de Cassation, l'accusant de partialité et de conflit d’intérêt dans l’affaire liée à la construction des prisons en RDC -République démocratique du Congo-. Cette décision a été adressée dans une correspondance parvenue à opinion-info.cd, ce mardi 10 juin 2025.
S’appuyant sur l’article 59 de la loi n°13/011-B du 11 avril 2013, le ministre dénonce un climat d’inimitié et une volonté manifeste de nuire, qu’il attribue à ses efforts de lutte contre les "antivaleurs" dans le système judiciaire congolais. Il reproche notamment au Procureur d’avoir déclenché une procédure judiciaire précipitée autour d’un projet pourtant validé par le Conseil des ministres et approuvé par la Première ministre.
Selon lui, les accusations de détournement ne tiennent pas, les fonds étant toujours bloqués par la CENAREF et le marché ayant respecté toutes les procédures légales. Il fustige également les déclarations du Parquet sur l’inexistence du site de construction à Kisangani, qu’il qualifie de "mensonge éhonté".
Constant Mutamba évoque aussi une série d’initiatives de réforme du secteur judiciaire, qui auraient alimenté des tensions avec le Parquet, notamment les mesures contre les arrestations arbitraires, la bancarisation des recettes judiciaires, la restitution de biens spoliés, ou encore la création de l’Inspection générale des services judiciaires.
Pour le ministre, cette instruction n’est qu’un outil de vengeance politique : "Vous avez sollicité une autorisation de poursuite à l’Assemblée nationale avant même la clôture de l’enquête, preuve d’un acharnement visant à me neutraliser politiquement."
Constant Mutamba conclut sa lettre en exigeant que l’enquête soit confiée à un autre parquet, afin de garantir une instruction "juste et non intéressée."