
Par Edmond Izuba, Envoyé spécial
En quittant avec courage (physique) exceptionnel la ville de Goma au chant du coq, pour se diriger vers les différentes localités de Nyiragongo, Rutshuru et Lubero, Vital Kamerhe a finalement décidé de braver les zones rouges de la province du Nord-Kivu. A bord d'un 4x4, le leader du grand Kivu tient lui-même le volant de sa Jeep Prado, en compagnie de son épouse et de tous leurs enfants, ainsi que les cadres (députés et ex-ministres) du parti. C'est un pari qu'il résoud de signer à son risque et péril. Kamerhe est à son troisième jour de la Tournée Amani dans cette province.
La température est autre que tous les voyages déjà effectués, parce que la route nationale N°2 est considérée par ceux qui la fréquentent comme un véritable réservoir de l'insécurité dans l'Est du pays. Selon l'histoire récente de la RDC, c'est une zone économique très convoitée par les puissants groupes armés qui lorgnent les richesses minières.
«Il ne se passe pas deux jours sans entendre les coups de feu chanter l'hymne de la mort», renseigne un média local.
Dans ses différents discours livrés aux populations de ces coins du pays (Kanyabayonga et Kirumba à Lubero, et Kiwanja à Rutshuru) Kamerhe a fustigé les comportements belliqueux des rebelles du M23 qui ne se résument qu'à faire du mal à ses propres frères. Il ne leur accorde aucune chance de rester un seul instant à Bunagana plutôt que de dégager immédiatement de cette cité.
«Libérez la ville de Goma si vous êtes réellement nos frères...Nous ne pouvons dialoguer avec vous après que vous ayez abandonné votre option de tuer la population», a martelé ce leader politique.
Les mots manquent Kamerhe quand, depuis la création du Congo indépendant, les territoires de Rutshuru et Lubero ne bénéficient pas du développement malgré le nombre impressionnant de minerais très recherchés au marché international. Il a exhorté ces peuples à éviter les querelles byzantines pour ne pas céder au jeu des ennemis de la RDC.
Comme dans le territoire de Masisi, le président de l'Union pour la Nation Congolaise (UNC) a dénoncé avec fermeté les taxes irrégulières auxquelles font face les opérateurs économiques locaux. Pour lui, il y a lieu de réduire la surchauffe sur le marché de biens et services.
La problématique des fonctionnaires Non Payés (N.P) et Nouvelles Unités (N.U), Kamerhe a promis de plaider ces cas auprès des autorités compétentes.
A l'étape de Kiwanja, très touché par les conditions de vie des réfugiés congolais ayant fui l'Ouganda pour mauvais traitements dans des centres d'accueil, Vital Kamerhe a compati à la douleur de ses anciens habitants de Bunagana. Il a fait un don de ration alimentaire de 20 tonnes (Riz et haricots) et une enveloppe de 5.000 USD.
Il faut signaler que, sur son chemin de Rutshuru vers Lubero, le cortège de Vital Kamerhe s'est arrêté momentanément à Burayi, porte d'entrée de Bunagana. Un moment fort qui a rendu perplexe les membres de sa délégation.