Par Gloire Balolage
Le Docteur Denis Mukwege veut réparer et soigner le Congo malade. Sa vision pour le Congo, mieux, ce qu'il en fera une élu à la magistrature suprême, le toubib l'a dévoilée aux Gomatraciens. Indigné des conditions infrahumaines dans lesquelles vivent ses compatriotes déplacés de guerre dans des camps, à Nyiragongo, où il a été leur rendre visite, le candidat Président Denis Mukwege accuse les dirigeants actuels d'une indifférence totale. "C'est inacceptable. Les autorités semblent s'en désintéresser totalement", lâche-t-il. Comme panacée, Mukwege propose une alternative. "Il faut trouver des autorités dignes, qui se soucieront du bien-être de la population", suggère-t-il. "Le réparateur des femmes" devenu par le concours des circonstances électorales "le réparateur du patient Congo" propose un diagnostic sans complaisant de l'Armée, de la Police et des services de renseignement et de sécurité, pour une thérapeutique de choc, afin d'avoir des Forces de défense, de l'ordre et de sécurité réformées et restructurées. C'est alors que "notre pays va changer", croit-il. L'euphorie se lisait sur les visages des Gomatraciens.
Le candidat à la présidentielle, le Dr Denis Mukwege, a effectué une visite à Goma samedi 2 décembre 2023, dans le cadre de sa campagne électorale, suscitant l'enthousiasme d'une foule venue l'accueillir. Lors de son meeting populaire, il a exposé sa vision et exprimé son indignation quant aux conditions de vie précaires dans les camps de déplacés de guerre, dans le territoire de Nyiragongo.
Denis Mukwege a dénoncé la situation insoutenable dans les camps de déplacés : "Je viens de visiter un camp de déplacés et ce que j'ai vu est inadmissible. Les gens ne peuvent pas vivre dans de telles conditions. Ils souffrent. Cette souffrance que j'ai constatée est grave, la vie n'existe plus pour ces personnes. C'est inacceptable, les autorités semblent s'en désintéresser totalement," a-t-il dit.
Le candidat a appelé à un changement radical, exigeant des autorités dignes, qui se préoccupent réellement du bien-être de la population. Il a souligné l'urgence de trouver une solution au conflit qui sévit dans le pays, en sécurisant les frontières et en réformant l'Armée et les Forces de sécurité. Denis Mukwege a également mis l'accent sur l'importance d'un service des renseignements bien structuré, et s'est engagé à offrir un avenir aux membres des groupes armés.
"Il faut trouver des autorités dignes qui se soucieront du bien-être de la population. Je sais ce que souffre la population. C'est pourquoi j'ai décidé de briguer la magistrature suprême. La guerre doit trouver une solution, et notre premier projet de société, c'est la paix. Il faut sécuriser nos frontières. Nous voulons changer notre Armée. Beaucoup d'entre vous sont nés dans la guerre, il faut réformer la sécurité, avoir une police structurée et bien équipée", a-t-il dit.
Et d'ajouter : "Il faut aussi avoir un service des renseignements bien structuré. Vous verrez que notre pays va changer. Nous avons pris la décision de donner de l'avenir à ceux qui sont dans les groupes armés."
Le volet économique a également été abordé lors de son discours. Il a insisté sur la nécessité de développer les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du génie civil, pour réduire les importations et favoriser la production nationale. Le prix Nobel de la paix a préconisé de renforcer les petites et moyennes entreprises. Il a également condamné fermement la corruption, et appelé à sa lutte acharnée, pour le développement du pays.
"Il est important de revenir à nous, pour travailler sur le plan de l'agriculture, de l'industrie, du génie civil. Le dollar n'est pas notre monnaie. Lorsque nous aurons des petites et moyennes entreprises, il faudra que nous puissions produire nous-mêmes les biens, au lieu de les importer de l'extérieur. Devons-nous vraiment importer du poisson ? La corruption doit être combattue pour le développement de notre nation", a-t-il dit.
La campagne électorale se poursuit, et les candidats continuent à présenter leurs programmes, pour les élections du 20 décembre prochain.