Audit externe du fichier électoral : les églises Catholique et Protestante alertent sur le risque élevé de manque de confiance entre acteurs politiques !

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Fridolin Ambongo et ECC
Le cardinal Fridolin Ambongo et le représentant légal de l'ECC, évêque Bokundoa

Par Fadi Lendo

Suite à l'avis d'appel à candidature de la Commission Électorale Nationale Indépendante ( CENI) concernant la mission d'audit externe du fichier électoral 2022-2023 de la République Démocratique du Congo, la CENCO-ECC déplore le fait que l'équipe qui sera mise en place ne sera pas indépendante et son rapport pourrait être orienté ou manipulé. 

La CENCO-ECC prévient, dans une déclaration de ce jeudi 10 mai, que par cette logique de la Commission Électorale , il y a risque élevé de ne pas trouver un consensus sur le fichier électoral. Et que la méfiance entre les acteurs politiques va être renforcée et la confiance du public au processus électoral va de plus en plus se détériorer. In fine , la crédibilité du processus électoral et les résultats qui en résulteront sera de plus en plus entamée.

A en croire la CENCO -ECC, le point 17 cet appel à candidature indique que la centrale électorale va recruter des consultants qu'elles même va organiser pour conduire l'audit du fichier constitué par elle-même la CENI. En outre , le point 14 permettra à la CENI de censurer la méthodologie de l'audit et le rapport qui résultera.

"L'audit externe d'un fichier électoral fait partie de bonnes pratiques électorales. Beaucoup d'États Africains où il y a méfiance entre les acteurs politiques et le déficit en confiance du public au processus en font recour. Il est normalement conduit par une organisation ou un organisme indépendant sélectionné dans la transparence, conformément aux principes d'avis d'appels à candidatures et au cahier de charge de l'OGE" dit la CENCO -ECC.

Et d'ajouter :

" Ces dispositions sus-évoquées sont par ailleurs en contradiction avec une autre du point 17 qui voudrait qu'aucune partie prenante ne soit en situation de conflit d'intérêt".

La mission déclare qu'il est , donc, de l'intérêt de la CENI et du processus électoral lui-même qu'un organisme indépendant expérimenté sur la matière soit identifié et invité pour réaliser, en impliquant quelques experts nationaux.

La mission CENCO-ECC déclare , en outre, que la durée de 6 jours semble insuffisante pour analyser le cadre juridique et réglementaire dont toutes les procédures y afférentes , évaluer l'unicité de chaque électeur de l'échantillon , évaluer l'inclusivité , l'exactitude et l'exhaustivité du fichier et rédiger les différents rapports. 

La MOE CENCO-ECC annonce, par ailleurs, la publication de son rapport final sur l'inscription des électeurs pour le lundi 15 mai prochain.

 Elle dit attendre encore les réponses à son questionnaire soumis lors des journées portes ouvertes et réitère sa demande à la CENI consistant à la convocation d'un cadre de concertation où certaines préoccupations liées aux opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs devraient être traitées.