
Par Serge Mavungu
La Commission d'Intégrité et Médiation, (CIME), reste préoccupée par l'évolution de la situation socio-politique et sécuritaire de la République démocratique du Congo (RDC).
Faisant suite a eu une réunion au cours de laquelle elle a analysé froidement les différents évènements, faits et déclarations politiques dans le contexte pré-électoral, la CIME note que, sur le plan sécuritaire, nonobstant la présence de la MONUSCO et des forces régionales de I'EAC aux côtés des FARDC dans Est de la RDC, la situation sécuritaire sur terrain ne s'est toujours pas améliorée.
'Il y a persistance des tueries, des déplacements massifs des populations et d'autres violations graves des droits humains. En dépit des proclamations multiples de cessez-le-feu dans la zone en conflit, les éléments du M23 gardent toujours leurs positions initiales et cohabitent malheureusement avec les forces de l'EAC", renseigne un communiqué de cette organisation religieuse.
Dans le reste du pays, ajoute-t-elle, il s'observe une amplification de la violence et de l'insécurité, plus particulièrement dans le Kwamouth, le Kwilu, le Kwango et à Kinshasa/Maluku avec le conflit Teke-Yaka qui s'étend dans le Kongo Central et aurait déjà fait environ 3000 morts avec déplacement des populations, selon des rapports d'ONG internationales.
Il se remarque aussi une aggravation du mode opératoire des Kuluna dans les milieux urbains et ruraux qui s'affrontent en bandes organisées, insécurisant davantage la population civile.
Sur plan politique, la CIME revient sur une certaine intolérance entre les acteurs politiques et sociaux, la montée des discours clivants et irresponsables aux conséquences fâcheuses qui entament la sauvegarde de l'unité et la cohésion nationale. Par rapport au processus électoral, il est fait constat que certaines contrées pour raison d'insécurité n'ont pas eu droit aux opérations d'identification et d'enrôlement pendant qu'il se développe des discours et faits qui tendent à remettre en cause la poursuite normale des opérations électorales.
Du côté social, d'après son analyse, il se constate la flambée des prix des denrées alimentaires consécutive ȧ la dépréciation du Franc congolais, la dégradation de la fourniture en eau potable et en électricité, l'accroissement inquiétant du nombre de déplacés internes.
Tout en saluant les efforts déployés par le chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Gouvernement ainsi que les deux chambres du Parlement dans la recherche des solutions à la crise sécuritaire et les invite à s'impliquer davantage pour la paix dans l'Est de la RDC et à déployer des efforts conséquents afin d'endiguer tous les foyers de tension et des conflits sur toute l'étendue du territoire national, elle exhorte les acteurs politiques toutes tendances confondues ainsi que tous les autres leaders d'opinion à un sens élevé de responsabilité et de tolérance. Elle les invite à bannir de leurs propos les messages de haine tribale et des discours clivants susceptibles d'exacerber les frustrations et le ressentiment dans la population.
Les élections étant un moment par excellence de résurgence des conflits latents, la CIME demande à toutes les parties prenantes, chacune dans le rôle qu'elle a à jouer, à travailler et agir dans le sens de favoriser la tenue des élections démocratiques, inclusives et pacifiques. La réussite ou l'échec du processus serait de la responsabilité de tous;
La CIME apprécie les étapes du processus électoral franchies à ce jour par la CENI et l'exhorte à poursuivre sans relâche les différentes opérations électorales prévues dans le calendrier électoral en veillant aux différents mécanismes qui garantissent la confiance entre les parties prenantes.
Elle appelle toutes les parties prenantes à soutenir le processus électoral en cours et invite la CENI à faire preuve d'ouverture tout en veillant à son indépendance garantie par la constitution de la République.