Par Prosper Buhuru
C'est avec émoi et déception que les acteurs sociopolitiques des territoires de Rutshuru et Masisi ont suivi la déclaration du Président sortant, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, sur les médias français, France 24 et RFI, confirmant l'exclusion de leurs entités territoriales décentralisées des élections générales du 20 décembre prochain. Même les populations locales n'en croyaient leurs yeux ni oreilles, qu'une telle décision aux conséquences incalculables sur la survie de Rutshuru et Masisi comme territoires rd-congolais, puisse émaner du Garant de la Nation. Voilà pourquoi des langues se sont déliées, soit dans le sens de condamner ce qu'elles appellent "l'insouciance du Chef de l'État et de son Gouvernement sur la question de la restauration de la paix dans les régions affectées par la guerre d'agression rwandaise", ou d'inviter les autorités compétentes à faire participer, même tardivement, Rutshuru et Masisi aux élections législatives nationales et provinciales. Question que leurs élus aussi puissent siéger à l'Assemblée nationale et à l'Organe délibérant provincial pour la prochaine législature. Et, ce sera justice.
Le CASC -Collectif des Actions de la Société Civile- apprend avec déception la décision du Président Félix Antoine Tshisekedi sur l’exclusion de Rutshuru et Masisi des élections générales de décembre 2023, en RDC -République Démocratique du Congo-.
Justin Bizimana, président de cette structure citoyenne en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, évoque l’insouciance du Chef de l'État et de son Gouvernement sur la question de la restauration de la paix dans les régions affectées par la guerre d’agression rwandaise.
«Le Chef suprême de la Nation, garant de la Nation et de l’intégrité territoriale, vient encore, une fois de plus, de décevoir tout un peuple qui avait espoir dans sa gouvernance. C’est une autre manière d’encourager l’ennemi, pour pouvoir continuer à occuper nos zones, mais également pour perdre toute une entité qui a des milliers des populations qui doivent exercer les droits civils et politiques. Dans la zone, il y a des gens qui se sont préparés depuis longtemps pour intégrer la gestion de la chose publique, et pour tenter d’apporter des améliorations sécuritaires, de développement… Au finish, ils sont exclus de la gestion de la chose publique», se désole-t-il.
Outre la déception, c’est aussi avec l'émoi que plusieurs acteurs politiques des territoires de Rutshuru et Masisi, au Nord-Kivu, ont accueilli la déclaration du Président de la République, Félix Antone Tshisekedi, écartant ces deux entités territoriales décentralisées des élections prévues le 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo.
C’est le cas de Faustin Ngendahimana, politologue de formation, qui recommande au Garant de la Nation la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, afin que les élections soient organisées à Rutshuru et Masisi, au courant du premier trimestre de l’année 2024.
«Nous n’avons pas d’autres choix que d’accepter ce qu’a décidé le Chef de l’État. Cette note d’insatisfaction fait ressortir une recommandation à l’endroit des responsables des Institutions politiques nationales, notamment de pouvoir non seulement se plonger aux élections qui pointent à l’horizon, mais aussi songer au fait que Rutshuru et Masisi doivent recouvrer la sécurité pour qu’au-moins, au courant du premier trimestre de 2024, nous puissions aussi participer aux élections», exhorte ce fils de Rutshuru.
Légalement, le mandat d’un député est de cinq ans. Ce qui revient à dire que si les circonscriptions électorales de Rutshuru et Masisi ne participent pas aux élections prévues en décembre 2023, leurs élus ne vont pas non plus siéger à l’Assemblée Nationale et Provinciale, lors de la prochaine mandature.