Élections à Rutshuru et Masisi : la société civile parle d'une pure distraction “sans le retranchement préalable du M23”

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Le bâtiment administratif du territoire de Rutshuru
Le bâtiment administratif du territoire de Rutshuru

Par Prehoub Urprus

La CENI -Commission électorale nationale indépendante- a rendu public, mercredi 31 janvier, le calendrier du processus électoral dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Kwamouth, exclus des élections de décembre dernier pour des raisons sécuritaires. Depuis plus de deux ans, l'Armée rwandaise opère en province du Nord-Kivu, sous le label de la rébellion du M23 -Mouvement du 23 Mars-. Pendant ce temps, le conflit entre les Teke et les Yaka faisait rage à Kwamouth, dans la province du Maï-ndombe, avant la tenue des élections du 20 décembre 2023.

Selon la Centrale électorale, du 1er au 20 juillet 2024, c'est le début de l'identification et enrôlement des électeurs. Du 19 juillet au 07 août, c'est l'ouverture des bureaux de réception et de traitement des candidatures pour la députation nationale et provinciale. Le jour de la tenue des scrutins est prévu pour le 05 octobre prochain. 

Pour la société civile de Rutshuru, ce calendrier est une pire distraction, étant donné qu'il n'y a aucun indice qui montre le retranchement des rebelles du M23 du territoire congolais. «On ne sait pas sur quel fait la CENI s'est permise de publier un calendrier des élections dans les territoires de Rutshuru et Masisi, alors qu'ils sont encore sous occupation du M23, RDF et UPDF. On ne sait pas s'ils ont quels signaux prouvant qu'ils peuvent aller faire ce processus dans ces entités là», a déclaré Jean Claude Bambanze, président de cette structure citoyenne.

Le coordonnateur des forces vives en territoire de Rutshuru estime, par ailleurs, que le Gouvernement congolais devrait prioriser la traque contre les rebelles du M23, qui sèment terreur et désolation, avant de penser au processus électoral. «Nous pensons que c'est une façon de distraire l'opinion, d'autant plus que ces opérations demandent d'abord qu'on traque tous nos agresseurs, avant de penser à une quelconque opération d'enrôlement et même d'élection dans cette zone.»

«On doit d'abord chasser ces bandits, permettre à la population de rentrer chez elle, et, enfin alors, on peut réfléchir sur les élections. La CENI doit cas-même arrêter de se moquer de toute cette population qui a droit aux élections comme toute autre population», a conclu Jean-Claude Bambanze, sous un ton ferme.

Parlant de la situation sécuritaire actuelle dans la partie orientale de la RDC, le Chef de l'État, Félix Tshisekedi, est revenu sur le conflit RDC-Rwanda, lors de son discours tenu mardi 30 janvier, devant les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités en RDC, à l'occasion de la cérémonie d'échanges des vœux. Cette fois-ci, le premier citoyen congolais a mis de l'eau dans son vin, pour envisager un probable règlement de conflit avec le pays de Paul Kagame, conditionné tout de même par le retrait total du M23 du sol congolais.

Vendredi 2 février 2024 - 00:11