Nord-Kivu : plusieurs organisations des droits humains alertent sur les mauvaises conditions carcérales à Munzenze, Masisi et Walikale

Par Gloire Balolage 

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont présenté devant la presse à Goma, ce jeudi 14 septembre 2023, une note de plaidoyer contenant un rapport de suivi sur la situation carcérale dans les prisons de Walikale, Masisi et Munzenze de Goma.

Les conditions carcérales alarmantes et les décès tragiques dans les prisons de Munzenze à Goma, de Masisi et Walikale ont suscité l'indignation de ces organisations qui ont lancé une alerte urgente sur la nécessité d'améliorer la situation carcérale. Selon leur rapport les chiffres révèlent une surpopulation effrayante, dépassant de loin la capacité d'accueil des prisons, mettant ainsi en péril la vie des détenus. 

Ce rapport fait état de la prison centrale de Munzenze à Goma, qui abrite 3 658 personnes, dont 3 522 hommes et 597 femmes, 21 nourrissons et plus de 40 enfants/mineurs dépassant largement sa capacité d'accueil de 300 personnes. De même, la prison de Walikale compte 189 détenus, tandis que Masisi en compte 77 qui a enregistré 43 décès parmi eux 1 condamné, ces chiffres révèlent une situation alarmante car, entre janvier et le 7 septembre, on dénombre 80 décès dans ces établissements pénitentiaires.

Face à cette situation alarmante peinte dans ce tableau sombre, vicar Batundi, l'un de ces activistes, recommande au gouvernement de veiller à ce que les détenus de toutes ces prisons bénéficient d'une alimentation saine et régulière, tout en créant un mécanisme pour réduire la surpopulation de cet établissement pénitentiaire. 

"La vie humaine est sacrée, et nous ne pouvons pas permettre aux gens d'être arrêtés pour mourir en prison. C'est pourquoi nous lançons un appel d'urgence, un SOS, afin que le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires pour remédier à ces mauvaises conditions carcérales qui sont à l'origine de ces décès.

Pour le cas de la prison munzenze, la toiture est déjà vétuste, il faut la renouveler, en attendant la construction de la prison," dit-il 

Et d'ajouter :

"mais il faut garantir une alimentation saine digne et régulier aux détenus, et il faut beaucoup travailler pour désengorger la prison, et mettre fin à la pratique d'arrestation arbitraire, les gens passent plusieurs jours en prison sans être condamnés, ce qui est anormal, pour Walikale il faut construire la prison, la réhabilitation, améliorer également l'alimentation des détenus, et les conditions sanitaires puisque certains passent nuit a même le sol", a-t-il ajouté.

Ces experts des droits humains fustigent également l'absence de structure médicale et d'accompagnement psychosocial quotidien dans ces prisons, ainsi que les conditions de détention précaires, notamment la faim qui pousse les détenus à brouter de l'herbe, entraînant ainsi de graves cas de malnutrition. Par ailleurs, il y a une pénurie de lits, de matelas et de couvertures, ce qui favorise également la torture physique.