Par Fadi Lendo
Le RAJEC -Rassemblement des journalistes pour l'émergence du Congo- dénonce le maintien injuste et injustifié, par la Justice congolaise, du journaliste Stanis Bujakera dans la prison centrale de Makala depuis huit mois. Cela, quelques jours seulement après que le Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ait reconnu, au cours d'un briefing presse, que "notre Justice est malade".
Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 1 mars 2024, le porte-parole de cette structure, le journaliste Edmond Izuba, a indiqué que depuis le début du procès Stanis Bujakera, la Justice, qui a entrepris de ternir le travail de ce dernier, qu'il estime être le meilleur journaliste congolais, n'a jamais réussi à présenter la moindre preuve sur sa participation à la rédaction de l'article incriminé du magazine Jeune Afrique, moins encore à la fabrication du fameux rapport de l'ANR -Agence Nationale des Renseignements- sur les récentes enquêtes de l'ex- ministre des Transports, Chérubin Okende.
Le RAJEC dit ne pas comprendre que, malgré l'intervention du Président de la République, qui a reconnu que Stanis Bujakera est victime des failles et hésitations de la Justice congolaise, cette dernière puisse, jusqu'ici, se comporter délibérément en magistrat suprême ?
Fort de ce constat on ne peut plus déplorable d'une "Justice malade", le RAJEC a préféré recommander au journaliste incarcéré "injustement", d'abandonner toute initiative allant dans le sens de solliciter sa remise en liberté provisoire, face à ses bourreaux qui, visiblement, seraient prêts à l'achever.
"Nous encourageons Stanis Bujakera à garder toujours haut son moral, et de laisser son sort entre les mains de la Justice divine", peut-on lire.
Pour rappel, le décès à Kinshasa de l'ex ministre des Transports et député national en fonction, Chérubin Okende, étant jadis devenu un dossier très sensible, a fait l'objet de plusieurs sorties médiatiques, souvent contradictoires, des autorités judiciaires, qui interdisaient tout commentaire au sein de l'opinion publique, en attendant l'aboutissement des investigations, dont les conclusions ont été rendues publiques hier jeudi, 29 février 2024.
Beaucoup d'autres journalistes ont aussi fait l'objet des menaces, violences verbales et actes d'intolérance par certaines personnes identifiées comme proches du régime en place et synpatisants, durant la période des enquêtes, dont le journaliste Peter Tiani, relaxé 48 heures après la clameur publique et les pressions politiques.
Seul le journaliste Stanis Bujakera est resté incarcéré depuis plus de huit mois, à la prison centrale de Makala. La prochaine audience, liée à son procès, a été renvoyé au 8 mars prochain.