![L'artiste musicien Corneille, canadien d'origine rwandaise [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250514-WA0006.jpg?itok=3-Bnp2OW)
Par Gloire Balolage
Lors de la troisième cérémonie des Flammes, qui s’est tenue mardi à la Seine Musicale, les projecteurs se sont brièvement détournés des trophées et des performances, pour se tourner vers une cause bouleversante : la situation humanitaire dramatique dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-. Plusieurs artistes, dont Corneille, Kery James et Franglish, ont profité de la scène, pour adresser des messages forts et solidaires envers les populations de Goma.
Sur la scène des Flammes, l’artiste Corneille, canadien d’origine rwandaise, a tenu à exprimer un message fort de solidarité envers les populations de l’Est de la RDC -République Démocratique du Congo-. Ému, il a évoqué son lien personnel avec la ville de Goma, première terre d’accueil après son exil du Rwanda, et a appelé à la compassion face aux souffrances vécues dans cette région.
Au-delà de la situation géopolitique, Corneille a mis en lumière le devoir de mémoire et d’unité entre peuples frères. Il a dénoncé les manipulations politiques, qui cherchent à diviser, tout en rappelant que les artistes possèdent un autre pouvoir, celui de transmettre l’amour et de rapprocher les peuples. Pour lui, les Congolais ne sont pas de simples voisins, mais des frères et des sœurs avec lesquels il partage une histoire commune et indélébile.
«En tant que Rwandais, j'aimerais apporter mon soutien le plus sincère et mon affection la plus profonde à tous ceux qui souffrent en ce moment dans l'Est du Congo. La ville de Goma est une ville qui m'est chère, c’est la première à m’avoir accueilli quand j’ai quitté le Rwanda. [...] Je vous implore de rester patients. Nous, artistes, avons aussi un autre talent, celui de l’amour. Aussi longtemps que je me souvienne, les Congolais sont mes frères, sont mes sœurs», a-t-il dit.
Toujours fidèle à son engagement, le rappeur Kery James n’a pas mâché ses mots : «Qui prétend faire du rap sans dénoncer les massacres qui ont eu lieu au Congo dans l’indifférence ?»
Avec cette déclaration, il rappelle la vocation du rap comme porte-voix des injustices et des oubliés.
Dans un ton plus mesuré mais tout aussi sincère, Franglish a, lui aussi, tenu à exprimer sa solidarité : «J’ai une grosse pensée pour ce qui se passe en Afrique, spécialement au Congo, à Goma. Je pense que ça fait beaucoup plus de 30 ans que ça se passe… mais bon, on a une pensée pour eux. J’espère qu’on arrivera à faire avancer les choses.»
Les Flammes Awards célèbrent la musique urbaine française sous toutes ses formes —rap, R&B et ce que les organisateurs appellent la « Nouvelle Pop ». Mais cette troisième édition aura aussi été marquée par une prise de parole collective, qui dépasse la musique : celle d’artistes conscients de leur rôle dans la société et décidés à parler pour ceux que l’actualité oublie.
Pour rappel, à Paris, le concert "Solidarité Congo" a aussi rassemblé une trentaine d’artistes francophones, pour la plupart d’origine congolaise, déterminés à faire entendre la détresse des populations de l’est de la RDC -République démocratique du Congo-. Devant des milliers de spectateurs, cette soirée engagée avait mêlé musique et plaidoyer, dans un puissant élan de mobilisation pour la paix et la justice en RDC.