
Par Prehoub Urprus
La RDC -République démocratique du Congo- veut aller au-delà d’une simple adhésion formelle à la ZLECAF -Zone de Libre Échange Continentale Africaine-. Réunie autour de la Première ministre Judith Suminwa, la coordination nationale a évalué, le jeudi 03 avril 2025, à Kinshasa, les progrès de l’intégration du pays dans ce vaste marché panafricain. Un accent particulier a été mis sur les conditions à réunir pour que cette adhésion profite réellement à l’économie nationale.
La réunion a rassemblé une vingtaine de ministères concernés par les réformes liées à la ZLECAF. Un des points clés abordés : éviter que la RDC ne devienne un simple débouché pour les produits des autres pays africains.
"Il ne s’agit pas seulement de supprimer les droits de douane. Il faut veiller à ce que notre pays reste compétitif", a affirmé Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur. Il a souligné la nécessité d’améliorer les infrastructures : routes, chemins de fer, énergie... autant de leviers indispensables pour que les entreprises congolaises puissent produire, transformer et exporter à leur tour.
Depuis la ratification de l’accord en 2022, la RDC a entamé un processus de démantèlement tarifaire sur 6.439 produits, étalé sur une période de dix ans. Cependant, 209 produits jugés sensibles resteront exclus de cette libéralisation.
Cette approche progressive vise à protéger certains secteurs, tout en intégrant graduellement le pays dans un marché unique, qui couvre déjà une large partie du continent africain.
La réunion a également insisté sur la nécessité de faire respecter les règles d’origine, pierre angulaire du commerce intra-africain. Pour qu’un produit circule librement dans la ZLECAF, 70 % de sa valeur doit provenir d’un pays membre. Cette règle vise à encourager la transformation locale et à freiner les importations déguisées.
La Première ministre Judith Suminwa a réaffirmé sa volonté de piloter personnellement ce chantier stratégique. Elle a annoncé que ces réunions de coordination se tiendront désormais tous les trois mois, afin d’assurer un meilleur suivi.
"L’intégration économique ne se décrète pas, elle se construit", a-t-elle insisté, appelant les ministères concernés à harmoniser leurs politiques pour faire de la ZLECAF un levier de développement et non une menace pour l’économie locale.