Par Edmond Izuba et Thertia Kabedi, envoyés spéciaux
Malgré les critiques formulées par ses détracteurs politiques lors de son grand oral à Mbuji Mayi, à Kabeya Kamwanga, son territoire natal, le chef de l'État a répété l'expression “mes frères du sang”. Dans un discours à cœur ouvert, Félix Tshisekedi a rappelé son bref passage dans ce coin du pays pendant la relégation de son père dans les années 1980. Il y est revenu en 2018 quelques mois avant son accession à la magistrature suprême.
«Je vous demande pardon, parce que ça fait trois ans que nous sommes en guerre permanente dans la partie Est du pays. Les ennemis de la RDC ont décidé de nous imposer une guerre injuste pour freiner l'élan du développement. Hier, une bombe a explosé pour que le Congo ne soit toujours pas en paix. Voilà pourquoi je me suis dit que mes frères du sang attendent que je me concentre pour le retour de la paix dans l'Est.
«Mes frères et sœurs, je vous prie d'essuyer les larmes car, le moment est venu pour que nous puissions démarrér nos projets de développement», a déclaré le président de la République.
Au sujet du développement, le chef de l'État a brandi le plan de développement de 145 territoires du pays. Il a rappelé que le territoire de Kabeya Kamwanga est concerné par ce plan de reconstruction du pays. Il a souligné que ce territoire bénéficiera des nouvelles infrastructures, notamment des hôpitaux équipés avec de matériels modernes, des écoles, des routes pour faciliter le trafic des marchandises vers les grands centres de négoce.
«Je suis témoin. J'ai vu, j'ai palpé les réalités. Dans ce programme de 145 territoires, l'agriculture prendra une place de choix», a-t-il renchéri.
La misère de la population de Kabeya Kamwanga exposée devant Felix Tshisekedi
Devant le président de la République, la foule a crié “donnez-nous du travail»... À son tour, Félix Tshisekedi a demandé qu'on fasse intervenir un Papa et une Maman.
Le premier intervenant est un infirme, il n'a trouvé mieux que demander au président de la République d'aider les personnes vivant avec handicapes.
«Nous vous demandons de nous distribuer l'argent parcelle par parcelle pour se rassurer que les infirmes toucheront leur argent, au cas contraire nous n'aurons rien. Ils vont tout bouffer», a déclaré ce papa qui s'est exprimé sous le sceau d'anonymat.
La deuxième intervenante a commencé par rappeler à “leur fils” Félix Tshisekedi la misère qui est visible sur le visage de chacun. Pour elle, cette misère est due à l'absence criante du travail.
«Nous sommes très pauvres... Donnez des matricules de l'Etat à nos enfants. Nous souffrons cher fils, nous avons la misère», a-t-elle conclu.
Le chef de l'État a rassuré d'avoir enregistré tous ces désidératas, mais il n'est pas adepte de la politique de distribution l'argent par parcelle.
« Vous voulez que je vous donne l'argent, non, ça ne peut pas être comme ça. Je ne suis pas venu avec l'argent à distribuer parcelle par parcelle. Nous allons faire une bonne politique de développement des territoires qui touchera tous les secteurs de la vie nationale», a-t-il ajouté.
Tout en présentant ses vœux les meilleurs à l'assistance et ses remerciements à la foule venue l'accueillir, le fils de Tshisekedi sollicite la patience de ce peuple en attendant la mise en action du programme de 145 territoires. Selon lui, toute personne trouvera son compte dans ce programme, y compris ceux qui cherchent de l'emploi.
«Je vois que vous doutez de ce que je vous dis, entendons voir... je me dirige vers la maison pour les audiences et je souhaite vous écouter pour faire votre volonté», a-t-il dit.
Le président de la République se fait accompagné de son épouse, la distinguée Première Dame Denise Nyakeru qu'il a présentée auprès de ses beaux-frères.
