Deux ans de l'état de siège : la Lucha exige la levée de cette mesure afin de proposer des vraies solutions pour la sécurité

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Les militants de la lucha lors d'une manifestation contre l'agression rwandaise à Goma [photo d'illustration]
Les militants de la lucha lors d'une manifestation contre l'agression rwandaise à Goma [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage

Le mouvement citoyen lutte pour le changement (LUCHA) a, dans sa déclaration faite ce samedi 6 mai à Goma, dénoncé les résultats qu'elle juge peu satisfaisants de l'état de siège instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l'ituri, deux ans jour pour jour.

Ce mouvement prodemocratie a demandé aux autorités de lever l'État de siège. Selon la Lucha, cette mesure n'a pas permis de rétablir la sécurité et d'améliorer la gouvernance publique. La LUCHA demande donc une évaluation transparente et participative pour identifier les véritables solutions à mettre en place pour restaurer la paix dans la région. Pour la LUCHA, l'état de siège n'a pas donné les résultats escomptés et il est temps de trouver d'autres moyens pour garantir la sécurité dans cette partie est du pays.

La lucha estime qu'il est important d'impliquer les citoyens dans ce processus d'évaluation et de trouver des solutions durables pour garantir la sécurité dans la région. Pour elle, la méthode de l'état de siège a montré ses limites, et il est temps d'explorer d'autres moyens pour surmonter les défis de sécurité auxquels la provonce du nord-kivu est confrontée.

"Deux ans après la mise en place de l'état de siège, le bilan de cette mesure prouve que nos inquiétudes étaient bien fondées. Que ce soit sur le plan du rétablissement de la sécurité, de la gouvernance publique, ou du respect des droits de l'Homme et libertés fondamentales, les résultats de l'état de siège ne sont toujours pas au rendez-vous. L'Etat n'a pas été capable de contraindre les groupes armés récalcitrants à déposer les armes. Ainsi, la LUCHA appelle les autorités Congolaises à lever l'état de siège afin de faire ce qui aurait dû être fait il y a deux ans : une évaluation transparente, sans complaisance et avec la participation des populations affectées, afin d'identifier les vrais remèdes aux tueries, à l'insécurité et aux violences armées à l'Est de la RDC et les appliquer," a déclaré la lucha. 

La lucha dénonce également les violations des droits humains perpétrées dans la province du Nord-Kivu, depuis l'instauration de l'état de siège notamment les abus commis par les groupes armés comme les terroristes du M23 à l'encontre des populations civiles ou selon elle des responsables étatiques, bénéficiant désormais d'un pouvoir sans limites, s'en prennent également aux droits fondamentaux des citoyens. 

"Sur le plan des droits de l'Homme, il s'observe une hausse inquiétante des violations des droits de l'homme depuis l'instauration de l'état de siège. En plus des groupes armés qui commettent des abus de toute sorte contre les populations civiles, des responsables Etatiques usent de leur pouvoir désormais sans limites sous état de sièges pour porter atteintes aux droits fondamentaux. Les membres des services de sécurité n'hésitent pas d'arrêter, de torturer, et d'imposer des frais illégaux aux citoyens pour des faits non infractionnels." 

Et de poursuivre : " Les tribunaux militaires, désormais habilités à juger les civils, sont très peu nombreux, sans moyens et personnel suffisants et ne présentent pas suffisamment de garanties d'une justice équitable, indépendante, rapide et impartiale. Les détentions préventives prolongées sont ainsi devenues la norme en raison des capacités opérationnelles très limitées de la justice militaire. La répression des activités citoyennes s'est également fortement accrue pendant l'état de siège. La répression des activités citoyennes s'est fortement accrue pendant l'état de siège. Les libertés publiques sont mises en veilleuse et les voix dissidentes sont réprimées avec vigueur," dénonce ce mouvement citoyen.

Dimanche 7 mai 2023 - 08:30