Par Prehoub Urprus
À l’occasion de la clôture, ce mardi 08 avril 2025, des consultations politiques initiées par le Président de la République, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-, a vivement critiqué la démarche présidentielle.
Prenant la parole au nom de sa famille politique, Shadary s’est interrogé sur la nécessité de ces consultations, alors que, selon lui, le Président Félix Tshisekedi dispose déjà d’une majorité écrasante dans les deux Chambres du Parlement.
"Vous avez toute la majorité, plus de 400 députés sur 500, 90 sénateurs sur 108, vous cherchez encore quoi ? Bolamba bo lia, tokoya te !" a-t-il lancé avec véhémence, dénonçant ce qu’il considère comme une tentative de masquer un dysfonctionnement démocratique.
Dans un ton mêlant ironie et gravité, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a présenté le parti cher à Joseph Kabila comme un "fantassin du pays", prêt à défendre une démocratie "en panne". Pour lui, la participation de l’opposition à un gouvernement d’union nationale dans le contexte actuel n’est ni cohérente ni légitime.
Cette sortie médiatique témoigne de la méfiance persistante de certaines forces politiques de l’opposition vis-à-vis de l’initiative présidentielle. Tandis que certains y voient un appel à l’apaisement et à l’inclusion, d’autres, comme Shadary et son PPRD, y perçoivent une manœuvre politique destinée à consolider davantage un pouvoir déjà dominant.
Les consultations, qui ont duré plusieurs jours, ont rassemblé des acteurs de divers horizons politiques, sociaux et religieux. La suite de ce processus est désormais attendue, avec l’annonce prochaine de la composition du futur gouvernement, dans un climat de tensions feutrées au sein de la classe politique congolaise.
