Partis politiques en RDC : entre intérêts privés et démission éthique face à une génération de cadres non préparés (Tribune de Joseph Mwarabu)

Catégorie
Image
Photo d'illustration
Photo d'illustration

Alors que la République démocratique du Congo est à la croisée des chemins, confrontée à des défis politiques, économiques et sociaux majeurs, une crise silencieuse mine profondément le fonctionnement des partis politiques : celle des valeurs, de la formation et du leadership. Dans cette tribune, Joseph Mwarabu, cadre politique au sein du PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-, tire la sonnette d’alarme face à l’émergence d’une nouvelle génération de responsables politiques souvent peu formés, mal préparés et guidés davantage par des intérêts personnels que par une vision de transformation sociale. Il déplore l’effondrement de l’éthique et l’absence de projets collectifs structurants dans les partis, tout en appelant à une refondation de la classe politique par la formation, le retour aux idéaux fondateurs et l’implication citoyenne. Une réflexion lucide et exigeante, à l’heure où le pays a besoin de leaders capables de penser et de bâtir l’avenir. Nous publions in extenso la tribune Joseph Mwarabu, cadre politique au sein du PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-.Nous publions in extenso sa tribune.

1. Constat général : une crise profonde des partis politiques

Dans un contexte de complexité croissante des enjeux sociopolitiques, les partis politiques en République démocratique du Congo traversent une crise de leadership et de valeurs. Les acteurs politiques peinent à répondre efficacement aux aspirations des citoyens.

2. Une génération de cadres non préparés

Les nouveaux cadres politiques manquent de formation académique, de maturité politique et de vision stratégique. Leur engagement est souvent motivé par des intérêts personnels plutôt que par un idéal collectif. Cela entraîne une incapacité à formuler des projets concrets et durables.

3. Absence de projets clairs et d’idéaux forts

Les partis sont de plus en plus déconnectés des réalités sociales.

Ils privilégient les intérêts électoralistes à court terme au détriment d’une vision politique à long terme. Ce vide idéologique alimente le désenchantement et la méfiance des citoyens.

4. Une crise de valeurs morales et éthiques

Les valeurs fondatrices comme l’intégrité, le respect, la solidarité et le bien commun sont marginalisées. Le pragmatisme opportuniste a remplacé l’engagement idéologique et éthique.

5. Repenser la formation politique

Il est impératif de renforcer la formation des cadres à travers :

* Des programmes alliant théorie, pratique et valeurs ;

* L’apprentissage de la gestion publique, de la communication politique et de l’éthique ;

* Le développement d’une vision claire pour la société.

6. Encourager l’engagement citoyen

La société civile et les citoyens doivent être acteurs du changement en s’impliquant dans le débat public. La création d’espaces de dialogue entre partis et citoyens est nécessaire pour redonner du sens à l’action politique.

Conclusion : un appel à la rénovation

La crise actuelle est une alerte collective. Il est temps de :

* Restaurer les valeurs et les idéaux dans la sphère politique ;

* Former des leaders visionnaires et responsables ;

* Redonner espoir à une population en quête de changement.

La politique en RDC doit cesser d’être un terrain de lutte d’intérêts individuels ou tribaux pour redevenir un véritable levier de développement et de cohésion nationale.

Mardi 27 mai 2025 - 10:00