RDC : Martin Fayulu appelle à un dialogue de vérité et questionne les négociations du Gouvernement avec le M23-AFC 

Par Prehoub Urprus

Martin Fayulu est, une nouvelle fois, monté au créneau, ce dimanche 20 juillet 2025, pour dénoncer la démarche actuelle du Gouvernement congolais dans la gestion de la crise sécuritaire à l’Est du pays.

Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, le leader de l’Ecidé critique ouvertement les pourparlers entre Kinshasa et les représentants du M23-AFC, tout en réitérant son plaidoyer en faveur d’un dialogue national inclusif sous l’égide des confessions religieuses.

"Le Gouvernement actuel est en discussion avec ceux qui ont tué les Congolais. L’AFC/M23, ce sont eux qui ont occupé militairement Goma et Bukavu", a lancé Fayulu. "Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ?", s’est-il interrogé, visiblement indigné par ce qu’il considère comme un compromis dangereux avec les auteurs de violences dans l’Est.

Pour l’opposant, seul un dialogue de vérité, dirigé par la CENCO -Conférence épiscopale nationale du Congo- et l’ECC -Église du Christ au Congo-, peut offrir une sortie de crise digne et consensuelle. Il insiste sur la nécessité d’un espace politique où toutes les forces vives de la nation se retrouveront pour jeter les bases d’une réconciliation nationale.

"Il ne faut pas donner de prétexte à qui que ce soit. Tout le monde doit venir pour le dialogue de la vérité, de la réconciliation et de la cohésion nationale. C’est ça le camp de la patrie", a-t-il martelé.

Réagissant aux spéculations l’associant à un possible rapprochement avec le Président Félix Tshisekedi, en vue d’une nomination à la primature, Martin Fayulu a balayé les rumeurs avec ironie.

"On m’attribue d’avoir vu Eberande Kolongole pour organiser une nomination à la primature, mais quand et comment ? Na molili, na ndoto, na kindoki ou comment ?", a-t-il rétorqué, moqueur.

Ensuite, interrogé sur une éventuelle participation à un futur Gouvernement d’union nationale, l’ancien candidat à la présidentielle n’a pas totalement fermé la porte, mais à une seule condition : que cela résulte d’un dialogue inclusif aux résolutions claires.

"Je suis Congolais, le pays a des difficultés énormes, nous devons aller au dialogue. Si au dialogue il y a des résolutions qui sont prises, je participerai à la prise de ces résolutions et j’accepterai …", a-t-il déclaré.

Martin Fayulu semble ainsi vouloir se positionner comme un acteur incontournable de la scène politique congolaise post-crise, tout en mettant en garde contre les arrangements politiques en coulisse, au détriment de la vérité et de la justice.