RDC : 27 ans après le massacre de Mwenga par les éléments ANC-RCD-APR, Denis Mukwege dénonce l’impunité et réclame justice

Catégorie
Image
Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018
Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018

Par la Rédaction 

Le Dr Denis Mukwege a rappelé, dimanche 24 août 2025, le 27e anniversaire du massacre de Kasika, l’un des épisodes les plus sanglants de la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo. Plus d’un millier de civils avaient été tués en 1998 par des éléments de l’Armée Nationale Congolaise, du RCD et de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), dans les villages de Kilungutwe, Kalama et Kasika, territoire de Mwenga, à une centaine de kilomètres de Bukavu.

Selon le rapport Mapping des Nations Unies, la majorité des femmes avaient été violées, torturées et mutilées avant d’être tuées. Des enfants furent jetés dans des latrines. Le Mwami de Lwindi, François Mubeza, fut assassiné, son épouse enceinte éventrée, tandis que des figures religieuses, dont le père Stanislas Wabulakombe et trois religieuses de la Congrégation des Filles de la Résurrection, furent également exécutées.

Mukwege a dénoncé l’impunité persistante : "Les instigateurs de ces violences circulent aujourd’hui librement, certains administrant même les territoires qu’ils ont endeuillés", a-t-il écrit. Pour le Prix Nobel de la paix, une paix durable est impossible sans justice ni participation active des victimes aux processus de paix.

Il a aussi salué la résilience du peuple congolais face aux tentatives d’instrumentalisation politique visant à attiser la haine ethnique : "Le monde ne peut plus regarder notre souffrance avec indifférence", a-t-il martelé, plaidant pour "un Nuremberg congolais" afin de juger les crimes commis depuis près de trois décennies dans l’est du pays.

Lundi 25 août 2025 - 15:02