
Par Gratis Makabi
Décédé le 24 avril 2016, de suite d’un disfonctionnement organique, en plein spectacle organisé, à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’artiste musicien congolais Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba connu sous le nom de « Papa Wemba » est resté graver dans la légende de la musique africaine, cinq ans après sa disparition.
À l’occasion de cette commémoration, plusieurs activités sont prévues, ce dimanche 24 avril 2022 à l'hôtel Pullman de Kinshasa.
D'après les organisateurs, cet événement se tiendra 19h30 à 23h00, et l'entrée est sur invitation.
Des titres signés par Papa Wemba seront interprétés au cours de ce concert pour rendre hommage pour cette icône de la musique congolaise tombée l’arme à la main à Abidjan au cours d’une prestation musicale dans le cadre du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua 9).
Cette soirée a été précédée de l'ouverture au public du musée de la rumba congolaise acquis, le 07 avril dernier par le gouvernement. Ce musée se trouve dans l’ancienne résidence de celui qu'on appelle affectueusement "le Nkuru".
Notons qu'une messe d’action de grâce sera célébrée, à l’église Saint Roch à Paris, en France.
Biographie
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit par convenance Papa Wemba, est né le 14 juin 1949 à Lubefu, actuelle province du Sankuru, en République démocratique du Congo.
Il fût chanteur, auteur-compositeur et acteur congolais. Il est le fondateur et dirigeant du label Viva la Musica avec son ex-maîtresse Shagi Sharufa, qui l’a accompagné pendant 35 ans de sa carrière musicale. Il a recruté et formé des stars de la musique congolaise et africaine telles que King Kester Emeneya, Koffi Olomide, Reddy Amisi, Awilo Longomba, la liste n'est pas exhaustive.
Avec près de cinquante ans de carrière, il est considéré comme une des légendes de la musique congolaise et africaine. S’il n’est pas le créateur de la rumba congolaise, il en est un pilier qui a propulsé ce genre de musique à l’échelle internationale. Il participe tout de même aux débuts du soukous. La rumba reste sa référence, malgré le fait qu’il aborde d’autres autres styles musicaux.
Il a fait ses premiers pas dans la musique au sein de Zaïko Langa Langa aux côtés de Jossart N’Yoka Longo, Siméon Mavuela Somo, Anto Evoloko, Bozi Boziana qui viendra en ramplacement d' Efonge Gina atteint d’une dépression nerveuse.
En 1974, il quitte le groupe Zaïko avec les trois chanteurs précités au profit de la création du groupe musical Isfi (ndlr : Institut Supérieur de Formateurs des Idoles) Lokolé, puis Yoka Lokolé avec entre autres Mavuela, Bozi et Mbuta Mashakado.
En 1977, il crée Viva La Musica avec les encouragements de Shagi Sharufa.
À la fin des années 1970, Papa Wemba est devenu un des représentants le plus célèbre du mouvement de la SAPE.
Il est le deuxième artiste congolais (le premier étant Tabu Ley Rochereau) à signer avec un éditeur musical international, Real World de Peter Gabriel, avec qui il publiera trois albums : Le Voyageur (1992), Emotion (1995), Molokaï (1998). En 1980, il sort son premier succès panafricain Analengo. En 1986, il s’installe en France et débute dans le cinéma avec le « La vie est belle ». En 1989, il se fait connaître aux États-Unis grâce à la revue Africa Oyé. En 1999, deux de ses titres, Maria Valencia et le Voyageur, sont choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour son film Paradiso e inferno.