
Par Prosper Buhuru
L’Association culturelle Igisenge en RDC -République démocratique du Congo- lance un cri d’alarme à la communauté internationale, accusant l’Armée rwandaise et ses alliés du M23-AFC de mener des violences ciblées, qui menacent l’existence même des Hutus congolais. Dans une lettre adressée au Président Félix Antoine Tshisekedi, dont une copie est parvenue à opinion-info.cd, ce vendredi 15 août 2025, elle appelle à une intervention urgente pour prévenir ce qu’elle qualifie de "génocide silencieux".
Selon son président national, Ézéchiel Seburiri, les Hutus congolais subissent depuis plus de trente ans les effets de guerres d’agression alimentées par des interventions étrangères, avec leur cortège de morts, de destructions, de déplacements massifs et de confiscations de terres. Les récents massacres de Binza, dans le territoire de Rutshuru, documentés par des organisations crédibles, a marqué un tournant dans l’ampleur et la systématicité des exactions.
Igisenge demande la mise en place d’une protection internationale immédiate, des enquêtes indépendantes sous l’égide des Nations Unies et des instances régionales, ainsi que la reconnaissance officielle des crimes subis comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Elle insiste aussi sur la nécessité de mesures de réparation incluant la restitution des terres et la réhabilitation des infrastructures détruites.
"L’histoire jugera notre silence. Le monde ne peut pas détourner les yeux pendant que disparaît un peuple", prévient l’association, qui en appelle à l’ONU, à l’Union Africaine et à toutes les organisations de défense des droits humains, pour agir sans délai.