RDC–Rwanda : à Doha, les ministres de l’Intérieur des deux pays reçus séparément dans le cadre des discussions de paix avec le l'AFC/M23 pour faciliter une sortie de crise

Par la Rédaction 

Alors que les tensions restent vives dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-, le Qatar renforce son rôle de médiateur dans les négociations de paix en cours à Doha entre la RDC et le Rwanda. Le ministre d'État qatari aux Affaires intérieures, Cheikh Abdulaziz ben Faisal ben Mohammed Al Thani, a mené ces derniers jours des entretiens séparés avec les ministres de l’Intérieur du Rwanda et de la RDC, dans un contexte diplomatique particulièrement délicat.

Vincent Biruta, ministre rwandais de l’Intérieur, et Jacquemain Shabani Lukoo, vice-Premier ministre congolais de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, ont été reçus individuellement par le responsable qatari. Selon des sources, les discussions ont porté sur des questions d’intérêt commun et visent à renforcer la coopération bilatérale ainsi que les mécanismes de travail conjoint, dans un climat régional de plus en plus tendu.

Ces échanges diplomatiques interviennent alors que se poursuivent à Doha les pourparlers entre une délégation du gouvernement congolais, conduite par le Haut-Représentant du chef de l’État, Sumbu Sita Mambu, et des représentants de l’AFC/M23. Le mouvement est représenté aux discussions par Benjamin Bonimpa. L’objectif immédiat est de parvenir à un consensus autour d’une déclaration de principes, en prélude à un accord de paix global.

Ce nouveau cycle de négociations s’inscrit dans la continuité d’un accord de cessez-le-feu signé fin juin, à Washington, entre la RDC et le Rwanda, avec le soutien des États-Unis. Selon Donald Trump, la Maison Blanche prévoit de recevoir prochainement les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, afin de finaliser ce processus diplomatique au plus haut niveau.

Pendant ce temps, sur le terrain, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Kinshasa signale des mouvements incessants de troupes et de matériel militaire du M23 et de ses alliés sur les lignes de front, notamment dans le Sud-Kivu. Lors du dernier Conseil des ministres, le gouvernement congolais a alerté sur un renforcement significatif des positions rebelles, avec pour objectif, selon lui, la prise de la ville stratégique d’Uvira, toujours tenue par les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo-.

Face à l’urgence sécuritaire, les médiateurs qataris souhaitent accélérer le rythme. Selon plusieurs sources proches du dossier, les autorités de Doha espèrent aboutir à un accord de paix d’ici la fin de la semaine. Un objectif ambitieux, alors que la méfiance demeure élevée entre les différentes parties, et que les combats se poursuivent sporadiquement sur le terrain.