Par Serge Mavungu
Le Vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a présenté, vendredi dernier, devant le Conseil des ministres, une nouvelle approche intégrée baptisée "Couloir Vert Kivu-Kinshasa", un modèle économique innovant qui vise à réconcilier production agricole, transformation locale, énergies renouvelables et finance carbone.
Inspiré de récentes réformes légales et réglementaires, ce modèle entend prioriser les investissements, tout en mobilisant divers financements, notamment ceux des partenaires internationaux et de la finance verte. Il s’appuie sur un régime incitatif qui intègre des facilités fiscales, douanières et parafiscales, dans le cadre d’un partenariat public-privé. Une structure spécialisée ou un consortium sera chargé de la mise en œuvre opérationnelle et stratégique du programme.
L’ambition est claire : s’éloigner des pratiques extractives classiques, en misant sur une chaîne de valeur durable et inclusive. Le modèle économique proposé articule la relance agricole autour des cultures stratégiques, notamment celles liées aux biocarburants, et la transformation locale de ces matières en produits semi-finis ou exportables. À cette dynamique s’ajoute la modernisation des infrastructures de transport, notamment les routes nationales RN2 et RN4 ainsi que les dessertes agricoles connectées au réseau fluvial, avec un accent particulier sur l’usage de biocarburants dans les unités fluviales.
Autre pilier du projet : le renforcement de la capacité énergétique grâce aux énergies renouvelables, indispensable pour soutenir la transformation industrielle et les besoins des zones rurales. À travers cette initiative, Kinshasa entend attirer des investissements verts et positionner le corridor Kivu-Kinshasa comme un modèle de développement économique résilient, inclusif et écologiquement viable.
Dans cette optique, une mission interministérielle d’évaluation sera dépêchée dans les meilleurs délais, pour cartographier les opportunités immédiates. Cette première phase concernera prioritairement la zone située entre Beni et Yangambi, afin d’identifier les leviers d’action en cohérence avec les projets déjà amorcés par le gouvernement.
Ce couloir vert se veut un signal fort en faveur d’une économie congolaise tournée vers l’avenir, à la croisée des enjeux agricoles, énergétiques et climatiques.