
Par Serge Mavungu
À l’occasion du 3ᵉ Sommet mondial sur le Handicap, tenu le 03 avril 2025 à Berlin, en Allemagne, la RDC -République démocratique du Congo-, à travers sa ministre déléguée en charge des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, Irène Esambo Diata, a présenté les efforts engagés par le pays en matière d’inclusion, avec un accent particulier sur le domaine de l’éducation.
Placé sous le haut patronage du Chancelier allemand Olaf Scholz et du Roi Abdallah II de Jordanie, ce Sommet vise à mobiliser les États autour d’un objectif commun : garantir aux personnes handicapées un accès équitable à tous les domaines de la vie sociale. Dans ce contexte, la ministre congolaise a mis en lumière la volonté politique du Président Félix Tshisekedi d’institutionnaliser la question du handicap, en affirmant que cette vision a permis de faire émerger des avancées concrètes dans plusieurs secteurs.
Au cours de son allocution, Irène Esambo a insisté sur l’importance de bâtir un système éducatif réellement inclusif. Elle a rappelé les efforts entrepris pour améliorer l’accessibilité à l’éducation et à la formation, tout en soulignant le rôle fondamental de l’État dans la prise en charge des besoins spécifiques de cette frange de la population longtemps marginalisée.
Mais elle a également évoqué les obstacles majeurs auxquels la RDC fait face, notamment l’insécurité persistante dans l’Est du pays. D’un ton grave, elle a déclaré : "La guerre d’agression imposée à notre pays par le Rwanda et ses supplétifs du M23 est une machine de fabrication de personnes handicapées. Elle déchire des familles, mutile des corps, et compromet sérieusement nos efforts pour bâtir une société inclusive et équitable."
La ministre a notamment évoqué la situation des enfants déplacés, devenus orphelins ou porteurs de handicap à cause des mines antipersonnel et des violences infligées aux civils dans les territoires sous occupation.
Irène Esambo a été accompagnée à cette rencontre par une délégation congolaise composée de personnes vivant avec handicap issues de divers horizons, dont des femmes entrepreneures et des survivants des violences dans les zones en conflit. Leur présence à Berlin a donné un visage humain au plaidoyer porté par la ministre : celui d’un peuple qui, malgré les blessures de la guerre, refuse de renoncer à sa dignité et à son avenir.
À travers ce Sommet, la RDC a, non seulement, fait entendre sa voix, mais aussi appelé à une solidarité internationale capable d’accompagner ses efforts, dans un contexte national encore miné par la guerre, mais riche en espoir et en détermination.