
Par Stella Ungaro
Ses hommages ont rejoint le monde politique. L'ex- président de la centrale électorale a fait ses adieux à ses collaborateurs en s'intéressant à l'alternance démocratique à la tête du pays, la passation civilisée du pouvoir entre Joseph Kabila (président sortant) et Félix Tshisekedi (président entrant). Il aurait été l'un des artisans pour avoir tenu à organiser la présidentielle de 2018 dans un climat de paix sur l'ensemble du pays. Le mérite de la machine à voter ayant aidé le processus à aboutir à bon port, n'a été oublié.
Le désormais ancien président de la Ceni, Corneille Naanga a dit son au revoir ce lundi 25 octobre aux agents et cadres de la Ceni.
Une cérémonie conviviale au cours de laquelle, Naanga a rendu un vibrant hommage aux agents et cadres de la Ceni.
Cependant, il a félicité la nouvelle équipe investie et à demander aux agents de jouer les mêmes rôles chacun en ce qui le concerne.
« Demain, mardi 26 octobre 2021, ce sera le tour de mon successeur, en la personne de Monsieur Denis KADIMA KAZADI, de prêter serment. J’en profite pour leur présenter, à lui et à toute son équipe, mes vives félicitations.
Dans les heures qui suivront, je vais devoir passer la main.
Je vous ai réunis pour deux, trois choses :
Premièrement, rendre grâce, avec vous, à Dieu Tout-Puissant qui a rendu possible tout ce que nous avons pu faire ensemble pour la République.
Deuxièmement, remercier ceux avec qui nous avons accompli notre mission. Il s’agit de l’équipe politique constituée par mes collègues membres du Bureau et de la plénière. Mais aussi et surtout, des techniciens d’élections que vous êtes, ma base pour ainsi dire (car je n’étais pas un homme seul), qui a permis d’en arriver aux résultats que nous avons atteints. »
Toutefois, cet au revoir a été une occasion pour Corneille Naanga de se remémorer des difficultés qui ont émaillé son parcours à la Ceni.
Une minute de silence a été gardée en mémoire de ceux qui avaient perdu la vie au cours de l’un ou l’autre événement.
« S’agissant des moments difficiles, je pense aux situations troubles qui ont émaillé le processus et qui ont endeuillé notre institution. A cet égard, je garde une pensée pieuse pour tous ceux qui nous quittés pendant les opérations.
Je pense également au travail dans des conditions difficiles et dans des endroits à haut risque sécuritaire. »
Par ailleurs, il n’a pas manqué de vanter la machine à voter qui a fait ses preuves d’après lui dans le contexte spécifique de la RDC.
« Je me souviens des travaux intenses effectués à Laval en France, ceux faits à Séoul en Corée du Sud pour la production des machines à voter ayant servi aux dernières élections. On ne peut éluder les pressions subies contre cet outil qui a fini par prouver son efficacité, démontrant a posteriori qu’elle était la solution idoine dans le contexte spécifique de notre pays. »
Aussi, il a mentionné le courage des équipes déployées ça et là dans le congo profond à leur risque et péril.
« Je m’en voudrais de ne pas évoquer des situations délétères dans lesquelles les agents ont été déployés, parfois au péril de leurs vies, notamment le phénomène Kamwina Nsapu dans l’espace Kasaï, les groupes armés à l’Est, les conflits ethniques entre communautés au Tanganyika (Kalemie) et au Maï Ndombe (Yumbi) ainsi que le phénomène Ebola au Nord Kivu.
Dévoués, bravant les risques, nous avons atteint ensemble les résultats attendus. Ce dont je vous remercie de tout cœur. »
Il a salué sa mission accomplie comme moment agréable de son parcours qu’il s’est contenté de mentionner comme de plus sublime et emblématique « l’alternance pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat, la première advenue depuis l’accession de notre pays à sa souveraineté nationale et internationale ».
Avant de recommander ses anciens collaborateurs à soutenir le nouveau management, il a demandé humblement à tous ceux qui se seront sentis lésés ou offusqués en quelque façon, de bien vouloir lui accorder leur indulgence.
« Si je peux me permettre une dernière recommandation, c’est de vous inviter même au- delà du soutien que vous m’avez apporté́.
En fait, vous faites partie des institutions, et en cette noble qualité, vous n’êtes pas des militants des partis politiques quelles que soient vos convictions personnelles. Soutenez donc le nouveau mangement et cela honorera la République.
Cette réunion est certainement la dernière que je tiens avec vous en qualité de Président de la CENI s’adressant aux cadres et agents de l’Institution. Tout en vous réitérant mes remerciements, je voudrais donc d’ores et déjà, vous dire au revoir et vous encourager à poursuivre avec le même dévouement votre tâche exaltante au service de la Nation. » a conclu Corneille Naanga.