
Par Edmond Izuba
L'interdiction de diffusion de deux chansons, œuvres des artistes musiciens engagés, sur toute l'étendue du territoire national a suscité beaucoup de critiques contre la vieille Commission de censure et des spectacles en République démocratique du Congo. Créée par un arrêté Ministériel 225/23 août 1967, la Commission de censure de la musique a fait l'ombre d'elle-même après sa mesure contre les chansons “Nini Tosali te” et “Lettre à Ya Tshitshi”. Ces chansons dénonçaient les acteurs politiques et les institutions, de l'indépendance à nos jours, incapables de proposer des politiques publiques susceptibles d'amener le pays vers le développement.
Outre la population “très” hostile à cette décision “impopulaire”, le porte-parole du gouvernement n'a semblé soutenir la position de l'organe de censure.
Le député provincial Mike Mukebayi a voulu pour sa part démontrer combien cette Commission est inadaptée dans un système démocratique où doit régner la liberté d'expression.
«La pratique démocratique interdit de contrôler la pensée en amont, avant sa diffusion. La Commission de censure, oeuvre de la dictature mobutienne, est en nette contradiction avec ce principe. Il est temps de la supprimer pour un contrôle en aval”, a conféré à Opinion-Info.cd l'élu de Lingwala.
A l'époque, le pouvoir voulait avoir le contre sur la pensée, les idées, etc. avant qu'elles ne soient diffusées, voilà pourquoi la Commission de censure était créée. L'objectif principal étant de conformer toutes les pensées au moule dictatorial.
Pour ce député l'état de droit que prône le pouvoir actuel devrait laisser la place à des formes essentielles qui cadrent avec un Etat réellement démocratique.
«La liberté a pour principe de laisser les gens s'exprimer tout en respectant le cadre légal, quand ils le violent ils sont sanctionnés», a-t-il ajouté Mike Mukebayi.
24 heures après, la commission de censure et des spectacles a fait un rétropédalage avant de revenir sur sa décision interdisant, sur toute l'étendue du territoire national, la diffusion de la chanson "Nini TOSALI TE" du groupe MPR et celle de Bob Elvis "Lettre à Ya Tshitshi".
Cette Commission qui existe depuis plus de 40 ans en RDC a pour rôle de contrôler des disques chantés après enregistrement avant d'accorder une autorisation de diffusion.