
Par Gabin K.
The end. C'est la fin de l'aventure, au sein du gouvernement dit des Warriors, pour le ministre de l'Economie Jean-Marie Kalumba. Contrairement à son homologue des PT-NTIC Augustin Kibasa Maliba, accusé de "voler toute la République avec RAM", Kalumba n'a pas résisté à la motion de défiance initiée à son encontre. Il est tombé après adoption de cette motion : 277 sur les 408 députés présents ont été favorables à sa déchéance, 199 ont voté contre et 12 se sont abstenus.
La sanction est historique. Jean-Marie Kalumba devient le premier des membres d'un gouvernement congolais, renversé par l'Assemblée nationale à cause de "son incapacité à ne pas réussir à baisser les prix des denrées de première nécessité".
Cependant, si ce principal argument paraît fondé pour emporter Kalumba, d'aucuns se demandent si le désormais ex-ministre de l'Economie n'est-il pas "le bouc émissaire de la gestion chaotique" de Sama Lukonde et son équipe ?
En effet, dans un passé aux cendres encore chaudes, des appels, presque incessants, ont été lancés pour obtenir le départ de Sama Lukonde de la Primature. Son remplacement par un originaire du Kivu ou du Grand Équateur, a été évoqué avec force depuis que le Président Félix Tshisekedi a, lors de son discours solennel sur l'état de la nation, en décembre dernier, accusé l'équipe des Warriors de lenteur dans "la mise en œuvre des projets à impacts visibles". La conséquence de cette lenteur, à en croire Félix Tshisekedi, est que "beaucoup de ménages peinent à nouer les deux bouts du mois et n'ont pas accès aux services de base tels que l'eau, l'électricité, les soins de santé ou les transports".
Qu'est-ce qui s'est passé, entre décembre et mars, pour que Kalumba soit subitement le seul "incompétent" et "incapable" du gouvernement Sama Lukonde? La question embarrasse. Sans autres arguments pertinents, Eliezer Ntambwe a affirmé que "Kalumba méritait ce sort".
Vraisemblablement, oui. Mais, est-il le seul à mériter déchéance? Certainement, non. Un twitto a même soutenu que "ils doivent tous démissionner". Ça pue un complot... probablement. Mais, le tireur des ficelles, dans l'ombre, n'est pas démasqué, alors que le bénéficiaire, si... Suivez mon regard.
Pour valider la thèse selon laquelle "les pratiques de l'Union sacrée ne sont pas comme celles du FCC où il y a les instructions d'une Autorité morale", un deuxième ministre est en train d'être conduit vers l'autel pour le sacrifice. Lui, c'est Daniel Aselo, vice-premier ministre en charge de l'Intérieur et sécurité, selon nos fins limiers.
Ensemble avec Kalumba, Aselo, à l'instar du Christ Jésus, dont la passion sera bientôt commémorée, va se mettre dans la peau de victime expiatoire des péchés commis par toute la team des Warriors. N'est-ce pas que le Chef n'a jamais tort? Faut-il donc bien qu'il y ait un arbre pour cacher, tant bien que mal, la forêt. Wait and see.