RDC : la société civile de Rutshuru remet en cause la mission de l'EAC et qualifie de diversion le retrait des terroristes du M23 de Rumangabo

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Les terroristes du M23 à Rumangabo sur la place dénommées trois antennes
Les terroristes du M23 à Rumangabo sur la place dénommées trois antennes

Par Prosper Buhuru

La société civile du territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu qualifie le retrait des M23 de Rumangabo et d'autres zones d'une diversion.

C'est ce qu'a indiqué Jean-Claude Bambanze, son président lors de son passage à l'émission dialogue entre congolais de lundi 9 janvier 2023 sur la Radio Okapi.

 «Le retrait des troupes rebelles dont on est en train de parler, c’est quelque chose de diversion. Les M23 n’ont jamais quitté Rumangabo, ni le territoire de Nyiragongo. Je peux vous rassurer que ces rebelles n'ont jamais occupé le camp militaire de Rumangabo. Dire qu’ils s’y sont retirés, c’est tromper les gens » indique-t-il.

Pour cet acteur de la société civile, le retrait des terroristes du M23 de Rumangabo devrait être au niveau de Katale. 

 «La grande base des M23 se trouve à Katale juste au niveau de la Société Domaine de Katale. C'est cette base de Katale qui constitue l'état-major de ces rebelles parceque là il y a même des généraux RDF qui ont construit des maisons en planches. Et nous on pensait que quitter Rumangabo serait abandonner leur base de Katale» poursuit Jean-Claude Bambanze.

Par ailleurs, revenant sur la mission de la force régionale de la communauté de l'Afrique de l'Est en RDC, le président de la société civile de Rutshuru exprime son indignation de voir cette force régionale cohabiter avec les terroristes qu'elle était censée combattre. 

 « Dans une rencontre avec le Général Jeph Nyaga avec son équipe, nous leur avons dit clairement que les forces de l'EAC ne sont pas venues pour créer une zone tampon, elles ne sont pas venues pour négocier avec les terroristes moins encore pour s'agenouiller devant ces rebelles mais elles sont venues les attaquer et les booter hors du territoire congolais. Chose malheureuse, c'est comme si ils sont venus les dorloter, collaborer avec eux. L'EAC parle avec ces terroristes; on ne sait pas ce qui se passe entre-eux, on dirait une cohabitation avec les M23. Ils sont une couverture pour les M23 pour leur permettre de conquérir d'autres espaces» s'indigne-t-il.

Il sied de rappeler que les rebelles du mouvement du 23 mars ont officiellement cédé le camp militaire de Rumangabo vendredi 06 janvier 2022 à la force régionale de l'EAC au lendemain de la prise de Nyamilima (situé à plus ou moins 125km au Nord-Est de la ville de Goma) par ces rebelles. Cependant, plusieurs sources locales à Rumangabo affirment que ces rebelles ne se sont jamais retiré de Rumangabo commettant toujours plusieurs exactions.

Mardi 10 janvier 2023 - 16:04