
Par Fadi Lendo
Le centre des recherches en finances publiques et développement local ( CREFDL) réaffirme de nouveau son hypothèse selon laquelle le gouvernement de la République Démocratique du Congo risquerait de faire recours à des emprunts obscurs par faute des moyens adéquats pour organiser les élections comme ce fut le cas en 2011 et 2018.
Ce centre des recherches avance ,qu'après son monitoring de l'exécution de la loi des finances 2023 , avoir constaté des difficultés de trésorerie de l'État congolais à financer certaines priorités du gouvernement.
Lesquelles difficultés pourraient impacter négativement sur le financement du processus électoral déjà lancé, malgré le budget de 16 milliards $ promulgué en décembre dernier par le président Félix Tshisekedi.
Ce centre a , à titre indicatif, évoqué la situation allant du mois de janvier à mai 2023 où il indique que les dépenses non payées par l'Etat sont de l'ordre de 2,3 milliards de dollars américains.
" On se souvient que la CENI attend environ 434,9 millions , selon les prévisions contenues dans la loi des finances 2023. A moins de 6 mois de la tenue des scrutins, moins de 10% de décaissement a été effectué, et pourtant la CENI doit lancer plusieurs commandes publiques et payer les dépenses de l'éducation civique et électorale , non réglées depuis les opérations d'enroloment des électeurs " explique le centre des recherches.
Parlant toujours de ces difficultés de trésorerie, le CREFDL a indiqué ,en outre que, le gouvernement qui attendait mobiliser 280 millions de dollars américains grâce au bon du trésor , au deuxième trimestre , c'est-à-dire du mois d'avril au mois juin, pour financer le déficit budgétaire , voit ses chances se rétrécir.
" Le 14 juin, par exemple , à l'ouverture de l'émission des bons du trésor le gouvernement attendait un montant de 60 milliards de francs congolais , soit environ 30 millions de dollars américains. Au terme de l'opération, un communiqué du ministère des finances révèle que l'opération n'a rapporté que 29,50 milliards CDF ( 14 millions $), soit un taux de couverture de 49,17%. Une semaine auparavant, le 9 juin, sur 120 milliards CDF ( 60 millions $) , l'Etat a encaissé 30 milliards CDF ( 15 millions ) , soit 25%", poursuit-il.
Et d'ajouter : "D'après les informations à notre possession, ces fonds n'ont servi qu'à financer les rémunérations et le fonctionnement des institutions. Entre-temps, la dette publique a connu une augmentation de plus de 80% entre 2019 et 2023".
Cette structure appelle ainsi au gouvernement congolais , d'une part, d'arrêter un collectif budgétaire , dans le but d'orienter les fonds nécessaires vers des dépenses prioritaire sont celles des opérations électorales. Et d'autre part, la cour des comptes d'initier un audit des fonds reçu par la commission électorale nationale indépendante ( CENI) dans le cadre de la reddition des comptes 2022, dont le montant s'élève à plus de 500 millions de dollars américains.