
Par la Rédaction
Très satisfait par le travail abattu par son VPM de la Fonction publique, Modernisation de l’administration et Innovation du service public, Félix Tshisekedi, devant la presse congolaise réunie dans la salle Maman Angebi de la RTNC, annonce sans atermoiements sa reconduction. Pour le Chef de l’Etat, le jeune Lihau, à l’image de son père Marcel Lihau, l’un des treize (13) parlementaires et fondateurs de l’Udps, était l’un des meilleurs ministres du gouvernement Sama I et II. Deux mois ont suffi après son investiture aux fonctions, pour que les fonctionnaires contredisent la perception et analyse «biaisée» que le Président de la République avait de son ministre de 49 ans. Grève, marches, sit-in et meetings, c’est l’ambiance sans arrêt qui secoue la Fonction publique depuis maintenant trois semaines. En toile de fond, la réclamation des primes officielles et non officielles tant vantées, mais jamais perçues dans toute leur totalité. Cette situation morose a occasionné un bras de fer entre Lihau et les syndicalistes, à qui il a promis la révocation.
Réduire au silence les syndicalistes pour étouffer la grève !
Désormais, c’est une guerre sans merci qui est signée à la vice-primature de la Fonction publique, dirigée par Jean-Pierre Lihau. Après plusieurs semaines de grève et d'intenses manifestations sur la place «Golgotha», lieu par excellence où les syndicalistes crucifient les ministres incompétents, situé à l’entrée principale du bâtiment de la Fonction publique, les violons sont loin de s'accorder entre Jean-Pierre Lihau et les grévistes. Le récent passage sur la Radio Top Congo du VPM, où il a pris le temps nécessaire à dénigrer et minimiser l’ampleur des actions des manifestants, est la goutte d’eau qui a débordé le vase.
«Vous parlez de quels fonctionnaires, parce que ceux que j'ai vus à travers les images, ils sont à peine quinze personnes», a répondu le VPM sur la question liée à la grogne qui sévit dans son secteur.
«J'apprends qu'il existe maintenant des groupuscules au sein de la Fonction publique, des fourmis rouges, des araignées noires…", a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre :
«Ce sont des choses que je n'accepte pas, parce que la Fonction publique qui réforme, doit avoir une exemplarité, une intégrité et des valeurs. Tous ces gens qui viennent insulter, faire des désordres, ne font pas le syndicalisme. Le syndicalisme se fait avec des règles».
Le VPM Jean-Pierre Lihau est allé même loin jusqu'à menacer d'exclure de la Fonction publique tous les manifestants, qui, selon lui, ont accédé au bâtiment avec brutalité.
«Si je tombe sur vous, vous quittez la Fonction publique. J'ai demandé au secrétaire général de la Fonction publique que tous les auteurs de dernières violences soient identifiés et punis. Nous avons fait en sorte que la grève, qui est sacrée, soit préservée, tout en reconnaissant le droit de non-grévistes», a-t-il martelé.
Propos jugés de «provocation» par les fonctionnaires, qui décident dorénavant de faire tomber le mythe autour de la gestion Lihau déjà catastrophique, autre fois classé parmi les meilleurs ministres du gouvernement Sama Lukonde 1 et 2.
Qu'est-ce qui se passe réellement à la Fonction publique ?
D'après les enquêtes menées par la rédaction d'Opinion-info.cd auprès des grévistes, les promesses de Lihau, après plusieurs années à la tête de ce ministère, ne peuvent plus passer.
Pour la petite histoire, au moment de sa prise des fonctions, les agents étaient en grève parce qu'ils réclamaient deux primes officielles. Le VPM a dû négocier avec eux, pour qu'ils puissent, ensemble, ouvrir les portes et régler la situation.
Il s’agissait des primes suivantes :
•Prime d’encacadrement et d’engagement, troisième palier
•Actualisation prime spécifique des agents et cadres de Fonction publique du 24 janvier 2024.
La promesse était faite de les payer pour le mois d’avril. Fort malheureusement, depuis sa reconduction, Lihau n’a rien fait que promettre, et encore promettre.
«Ce qui est pire est que quand il promet, il ne copie ni le ministre du Budget ni celui des Finances, qui sont des experts techniques du Gouvernement en matière des dépenses publiques. Une raison de plus qui fait en sorte que ses promesses restent en réalité des lettres mortes», a réagi sous le sceau d’anonymat un fonctionnaire gréviste.
«Depuis qu'il est là, vous n'avez jamais assisté à de telles manifestations. A ces jours, on peut dire que nous en avons eu marre de ses promesses en l'air. Il n'y a plus de mythe, et c'est le côté triste de l'histoire», ont déclaré les sources syndicales.
Surprenant est d'entendre auprès des mêmes sources que ce n'est pas la première fois que les agents manifestent, sauf qu'il n'y avait pas tant d'ampleur, parce qu'avant, à chaque tentative, le VPM Jean-Pierre Lihau organisait des cérémonies pour calmer les esprits, en y associant les membres de la Dynamique Jean-Pierre Lihau pour l’ovationner.
«Quand personnellement je suis arrivée à la Fonction publique, j'ai trouvé des primes que Bongongo a laissées, c'est-à-dire prime d'encadrement et prime spécifique. Mais les fonctionnaires n'avaient reçu que le Palier 1. Quand Lihau est arrivé, il devrait remplir le 2e, 3e et 4e pour qu'on atteigne le taux du jour. Mais rien n’est toujours fait", a témoigné une autre source sous anonymat.
A en croire cette source, le premier péché de Lihau est de rassurer les fonctionnaires qu'il va le faire, et ce n'est pas la première fois.
«Le deuxième péché est qu'après les premières manifestations de la semaine dernière auprès du journaliste Peter Tiani, les membres de la Dynamique Jean-Pierre Lihau ont, à leur tour, payé certains journalistes pro-Lihau, pour faire la contre information. C'est ce qui énerve", a lâché la même source.
Lihau est-il manipulateur ?
Les fonctionnaires ont révélé à Opinion-Info.cd que le VPM Jean-Pierre Lihau fait du populisme, depuis son entrée à la fonction publique.
«Il s’est livré en spectacle une fois devant les manifestants, après une vive tension au sein du ministère, en donnant un ultimatum de payer, endéans 48 heures, au directeur de paie. Plus d’une année après, il n’y a jamais eu l’effectivité", marmonne-t-on.
Par ailleurs, les sources concordantes de la Fonction publique révèlent que la réclamation qui a été faite après la démission du VPM, aurait été une mise en scène organisée par lui-même et les membres de la dynamique JP Lihau, de même que le monument en son honneur placé à la Fonction publique.