
Par Prehoub Urprus
Le Gouvernement congolais durcit le ton face au PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-, formation politique de l’ancien Président Joseph Kabila. Dans une interview accordée à Top Congo, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a formellement interdit aux médias de donner la parole aux membres du parti de Joseph Kabila.
Cette mesure intervient après la suspension officielle des activités du PPRD, accusé de collusion avec le Rwanda, pays régulièrement qualifié d’"agresseur" par Kinshasa dans le contexte du conflit dans la partie orientale.
"Si la loi nous a donné la responsabilité de prendre des mesures préventives, dont celles de la suspension d’activités (réunions, déclarations, manifestations publiques, ...), elles (activités) sont aussi suspendues à des médias", a déclaré le patron de la Sécurité territoriale en RDC.
La décision suscite un vif débat au sein des milieux politiques et médiatiques, certains dénonçant une atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme démocratique. D’autres y voient un acte de fermeté face à des menaces jugées sérieuses pour la sécurité nationale.
Le PPRD, principal pilier du FCC -Front Commun pour le Congo-, n’a pas encore réagi officiellement. Mais, dans les coulisses, des voix proches de l’ex- Président Joseph Kabila dénoncent une "chasse aux sorcières politique".
Cette affaire relance les tensions autour du rôle que pourrait encore jouer Kabila dans les équilibres politiques du pays, alors que la recomposition des forces en vue des prochaines échéances électorales reste incertaine.