
Par Prehoub Urprus
Dans une déclaration publiée, ce 24 avril 2025 à Butembo, au Nord-Kivu, le mouvement citoyen LUCHA -Lutte pour le Changement- s’est exprimé sur les récents pourparlers de Doha entre le Gouvernement congolais et le M23-AFC, soutenu par le Rwanda. Si elle salue les efforts du Qatar pour faciliter un retour à la paix, la LUCHA appelle à la plus grande vigilance quant à la nature de l’accord en préparation.
Selon le mouvement citoyen, les précédents dialogues avec des rébellions armées, souvent soutenues par des puissances étrangères, ont fragilisé l’État congolais en institutionnalisant l’impunité, en intégrant dans les services de sécurité des éléments sans loyauté nationale et en offrant des postes politiques à ceux qui ont pris les armes. Ces expériences passées, de l’AFDL au M23 en passant par le RCD et le CNDP, n’ont pas apporté la paix, mais plutôt enfoncé le pays dans un cycle de violences et d’instabilité.
La LUCHA prévient qu’un accord, qui ignorerait les droits des victimes, consacrerait l’impunité pour les crimes graves, ou ouvrirait les portes du pouvoir à des groupes armés, est une grave erreur. Un tel compromis compromettrait à la fois la reconstruction d’une Armée nationale forte, la cohésion sociale et les fondements de la démocratie congolaise.
Pour une paix véritable, la LUCHA plaide en faveur d’un dialogue réellement inclusif, impliquant l’ensemble des forces politiques et sociales du pays, afin d’aborder les causes profondes des conflits et de la mauvaise gouvernance. Elle insiste aussi sur l’urgence des réformes internes dans les secteurs de la sécurité, de la justice et de la lutte contre la corruption.
Le respect des droits humains, la fin des persécutions contre les voix dissidentes et l’engagement ferme du Président Félix Tshisekedi à ne pas modifier la Constitution ni briguer un troisième mandat sont également présentés comme des conditions essentielles à un avenir stable et démocratique pour la RDC -République Démocratique du Congo-.