RDC : "Pour dissoudre le PPRD, il faut d'abord dissoudre la République" [Tribune de Nharly Amisi Mohamed, Coordonnateur du PPRD/Espace Schengen]

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De gauche à droite, Emmanuel Ramazani Shadary, Tshikez Diemu et Aubin Minaku, tous hauts cadres du PPRD
De gauche à droite, Emmanuel Ramazani Shadary, Tshikez Diemu et Aubin Minaku, tous hauts cadres du PPRD

Le PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-, formation politique chère à l'ancien Président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabila, est l'un des partis politiques, pour ne pas dire le principal à avoir eu à matérialiser la démocratisation de la RDC -République démocratique du Congo-. Cela à travers l'organisation, pour la première fois de l'histoire politique de ce pays, des premières élections générales démocratiques, transparentes, crédibles et apaisées en 2006, en 2011 et en 2018, sous la Présidence de Joseph Kabila Kabange, l'artisan de la première alternance démocratique et pacifique du pouvoir au sommet de l'État. Comme pour dire, aujourd'hui, que le PPRD a une histoire intimement liée à celle de la jeune démocratie du Congo-Kinshasa. Ainsi, chercher à tout prix, comme le veut ce régime de Tshisekedi, à "dissoudre le PPRD, c'est vouloir dissoudre la mémoire d'une génération, effacer une histoire politique, bâillonner la moitié du pays", écrit Nharly Amisi Mohamed. Le Coordinateur du PPRD/Espace Schengen pense ni plus ni moins que "c'est une absurdité, une provocation", que de tenter de dissoudre le PPRD. Comment peut-on accuser un parti légalement constitué de "complicité avec la rébellion" sans l'ombre d'une preuve ? Cela relève de la diffamation d'État, soutient Nharly Amisi Mohamed. À en croire le Coordon du PPRD/Schengen, la vraie raison qui agite ce "régime aux abois", c'est la survie du PPRD après le pouvoir. Nharly Amisi Mohamed craint le glissement de la République vers la dictature militaire, à cause de la dérive autoritaire de l'UDPS, qui commence à dissoudre les partis au nom soi-disant de la "sécurité nationale". Toutefois, Nharly Amisi Mohamed promet de mener le combat de la défense de la République jusqu'à l'international, question de "dévoiler le visage répressif de ce régime à l'opinion mondiale." En guise de conclusion, le Coordon du PPRD/Schengen hausse le ton :"si vous touchez au PPRD, vous touchez à la République. Et nous défendrons la République." Lire ci-dessous, in extenso, la tribune de Nharly Amisi Mohamed, Coordonnateur du PPRD/Espace Schengen.

La tentative de dissolution du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) par le régime de Kinshasa est plus qu’un abus de pouvoir : c’est une déclaration de guerre contre la démocratie. Une provocation que nous, membres du PPRD et fils du Congo attachés à l’ordre républicain, ne laisserons pas passer. Le pouvoir actuel a franchi la ligne rouge. Et notre réponse sera à la hauteur de cette attaque.

Une machination politique grossière et indéfendable

Accuser un parti légalement constitué de «complicité avec la rébellion» sans l’ombre d’une preuve relève de la diffamation d’État. C’est une fabrication politique, digne d’un régime aux abois, incapable de répondre aux attentes du peuple, et qui cherche à masquer ses échecs sous une avalanche de mensonges. Que les Congolais ne s’y trompent pas : cette accusation n’est ni judiciaire, ni fondée sur des faits ; elle est stratégique, calculée, instrumentalisée.

Le PPRD n’a été et ne sera jamais un parti armé. Nous faisons de la politique, pas de la guerre. Nous défendons l’unité nationale, pas la fragmentation. Ceux qui aujourd’hui nous accusent devraient plutôt balayer devant leur porte : combien de responsables du régime actuel ont flirté avec des groupes armés ? Combien ont profité de la guerre pour s’enrichir pendant que des Congolais mourraient à Goma, à Bunagana, à Beni ?

Le vrai crime du PPRD ? Exister encore, et déranger

Ce que le régime ne supporte pas, c’est que le PPRD ait survécu à la perte du pouvoir. Qu’il continue à structurer l’opposition. Que nos cadres, notre base, notre diaspora reste active, disciplinée, influente. Le pouvoir pensait que sans le fauteuil présidentiel, le PPRD disparaîtrait. Mais nous sommes restés debout. C’est cela leur vraie angoisse.

Ils veulent un pays sans opposition, une République sans débat, une société muselée. Dissoudre le PPRD, ce n’est que la première étape d’un projet plus large : éradiquer toute voix indépendante. Nous disons non. Ce régime doit comprendre que l’opposition n’est pas un crime. Et que la contradiction politique est le moteur de toute démocratie saine.

Un précédent qui envoie la RDC vers le gouffre

Si cette forfaiture passe, c’en est fini de l’État de droit. Aujourd’hui, c’est le PPRD ; demain, ce sera l’UNC, l’ECiDé, l’UDPS elle-même si elle s’émancipe. La dérive autoritaire ne s’arrête jamais à sa première victime. Quand on commence à dissoudre les partis au nom de la «sécurité nationale», on glisse vers la dictature militaire. C’est ainsi que finissent les républiques bananières.

Qu’en est-il de la Constitution ? De la liberté d’association garantie par l’article 37 ? Du droit au pluralisme ? Du rôle de la justice censée être indépendante ? Tous ces principes sont piétinés par un exécutif enragé, qui préfère l’humiliation de ses adversaires à la souveraineté du peuple.

Un avertissement clair depuis la diaspora

Nous, responsables du PPRD à l’étranger, ne resterons pas silencieux. Ce combat ne se limite pas à Kinshasa. Il est global. La diaspora congolaise en Europe est prête à porter ce scandale devant les institutions européennes, les instances de l’ONU, les ONG, les parlements étrangers. Nous allons dévoiler le visage répressif de ce régime à l’opinion mondiale.

Et nous avertissons : dissoudre un parti sans base légale, c’est s’exposer à des conséquences politiques, diplomatiques et sociales majeures. Le PPRD a des alliés, des sympathisants, des partenaires. Ce n’est pas une coquille vide. C’est une force vivante, une voix du peuple.

Conclusion : Nous ne reculerons pas

Nous ne nous tairons pas. Nous ne fuirons pas. Nous ne trahirons pas notre engagement pour la République. Dissoudre le PPRD, c’est vouloir dissoudre la mémoire d’une génération, effacer une histoire politique, bâillonner la moitié du pays. C’est une folie, une absurdité, une provocation.

Et nous le disons haut et fort : si vous touchez au PPRD, vous touchez à la République. Et nous défendrons la République.

Par Nharly AMISI MOHAMED 

Coordonnateur du PPRD/Espace Schengen.

Vendredi 16 mai 2025 - 08:38