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RDC : «Il est désormais clair que ceux qui nous dirigent sont incapables de répondre aux attentes et aspirations du peuple» (Joseph Kabila)

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Le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, s’adressant à la nation congolaise, ce vendredi 23  mai 2025
Le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, s’adressant à la nation congolaise, ce vendredi 23 mai 2025

Par Gloire Balolage 

Joseph Kabila vient de sortir de son silence. L’ancien Président de la République démocratique du Congo, sénateur à vie depuis la fin de son mandat en 2019, a pris la parole, ce vendredi 23 mai 2025, dans la soirée, vingt-quatre heures seulement après la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat. Ce vote historique ouvre potentiellement la voie à des poursuites judiciaires, pour des liens présumés avec le groupe armé M23

Dans une allocution difusée sur une chaîne youtube ce vendredi, l’ancien chef de l’État a justifié sa longue réserve par un devoir moral qu’il s’était imposé, préférant le silence à la polémique, jusqu’à ce que l’état de la nation l’oblige à rompre ce mutisme.

Joseph Kabila s’est présenté non pas comme un homme politique défensif, mais comme un citoyen profondément préoccupé par l’avenir de la République démocratique du Congo, qu’il décrit dans des termes alarmants.

 «J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger, la RDC est gravement malade, et son pronostic vital est engagé», a-t-il déclaré.

Ces mots lourds résonnent dans un pays en proie à une crise sécuritaire persistante dans l’est, à une économie fragile, et à une confiance populaire de plus en plus ébranlée à l’égard de la classe politique. Pour Kabila, les responsables de cette situation ne sont pas à chercher dans le passé, mais dans le présent.

«Il est désormais clair que ceux qui nous dirigent sont incapables de répondre aux attentes et aspirations du peuple», lâche-t-il.

Se défendant implicitement des accusations qui pèsent sur lui, l’ancien Président affirme avoir subi des attaques personnelles, des humiliations, des atteintes à sa dignité, sans jamais répondre, par souci de ne pas alimenter une campagne de diversion.

 «Je me suis imposé un strict devoir de réserve, y compris quand j’ai fait l’objet [...] de provocations et de déni des droits. Parce que le temps est le meilleur allié de la vérité, et un antidote puissant contre le venin du mensonge», a-t-il expliqué.

Dans ce discours, Joseph Kabila cherche à reprendre la main sur le récit national, à redéfinir sa place dans l’histoire politique du pays, non plus seulement comme ancien Président, mais comme un "veilleur", un témoin actif de la dégradation de la République.

 «L’enjeu est de taille. Il est même existentiel. Non pas pour ma famille politique ou biologique, moins encore pour ma modeste personne. Mais pour la Nation congolaise. Mieux que quiconque, vous en êtes conscients. Car, vous en faites quotidiennement les frais dans votre chair, et vous en payez le prix», a-t-il ajouté.

Au-delà de l’indignation, son discours laisse aussi entendre une volonté de contribuer à la recherche de solutions. D'où, sa proposition sur douze points, qui, selon lui, engage la Nation toute entière à un sursaut patriotique, pour un pacte citoyen, afin de tirer le pays du gouffre.

Samedi 24 mai 2025 - 10:26