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RDC : Joseph Kabila accuse le régime Tshisekedi d’avoir ramené la RDC "à la case départ" après six ans de gouvernance

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Le Président honoraire et sénateur à vie Joseph Kabila
Le Président honoraire et sénateur à vie Joseph Kabila

Par Gloire Balolage 

Après avoir brisé le silence, dans une première intervention très remarquée, l’ancien Président congolais Joseph Kabila a poursuivi ses déclarations, en adressant une critique frontale et argumentée de la gouvernance actuelle en RDC -République démocratique du Congo-. À travers un discours à la nation, il dresse un bilan sombre de l’état de la nation, six ans après avoir quitté le pouvoir.

Sans détour, l’ancien chef de l’État a dénoncé la perte de contrôle de l’État sur les fonctions régaliennes, accusant le pouvoir en place d’avoir compromis la souveraineté nationale. «L’État a ainsi perdu le monopole de la violence légitime en sous-traitant aux groupes armés», dit-il.

Une phrase lourde de sens, dans un pays où la sécurité demeure le principal défi, notamment dans l’est du pays. Pour Joseph Kabila, la crise sécuritaire actuelle est directement liée à la défaillance du commandement militaire.

«L’Armée nationale est vilipendée, conspuée par les autorités. Ce qui a changé, c’est la qualité du commandement et de leur prise en charge», a-t-il ajouté.

Sur le plan institutionnel, Kabila affirme que les espoirs de modernisation démocratique ont été trahis. Selon lui, les six dernières années ont marqué une régression politique significative. «Nous voici, après six ans, à la case de départ.»

L’ancien Président estime que les réformes structurelles ont été abandonnées et que les institutions sont devenues des coquilles vides, incapables de faire barrage à la corruption ou à la dérive autoritaire.

Il a également abordé l’effondrement économique que traverse le pays, soulignant la perte des acquis enregistrés pendant son mandat.

«L’inflation et la dépréciation monétaire jadis vaincues sont de retour. La corruption et le détournement des deniers publics ont atteint un niveau inédit», a-t-il poursuivi.

Joseph Kabila a mis en garde contre la résurgence des tensions identitaires et communautaires, et l’affaiblissement de la cohésion nationale : «Le repli identitaire refait surface avec ses vieux démons : l’intolérance et la division. Cela a créé l’impunité... Le Parlement a cessé d’être le temple de la démocratie», dit-il.

Ces propos tranchants visent sans détour le Président Félix Tshisekedi, à qui Kabila attribue la responsabilité directe de la dégradation du climat politique et sécuritaire. Il l’accuse d’avoir violé le pacte républicain né des accords de la transition démocratique. «La solution de la crise doit être globale. Toute autre approche n’a aucune chance de conduire à une paix durable», a-t-il ajouté.

Concernant la guerre dans l’Est, l’ancien Président a exprimé sa compassion à l’égard des victimes civiles et des familles endeuillées, appelant le gouvernement à assumer pleinement son rôle protecteur. «Le gouvernement et les Forces Armées doivent prendre leurs responsabilités pour protéger les civils», a-t-il indiqué.

La levée de son immunité parlementaire par le Sénat, intervenue la veille de son premier discours, ouvre une séquence judiciaire inédite, pour un ancien Président congolais.

Samedi 24 mai 2025 - 10:56