![Le chef de l'État Félix Tshisekedi accompagné de la première dame, le DG du FONAREV et d'autres personnalités [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-07/IMG-20250702-WA0000.jpg?itok=N__Sr-il)
Par Gloire Balolage
Le Président de la RDC -République démocratique du Congo-, Félix Tshisekedi, a officiellement lancé, ce mardi, au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale, les travaux du Forum national sur le droit à la réparation, un événement majeur placé sous le signe de la justice, de la mémoire et de la dignité.
Accompagné de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, le Chef de l’État a ouvert cette rencontre nationale, en insistant sur son caractère exceptionnel. Organisé par le FONAREV -Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles et des crimes contre la paix-, avec l’appui du ministère des Droits humains, ce forum se tient du 1er au 4 juillet, dans la capitale congolaise.
Dans son discours inaugural, le Président Tshisekedi a affirmé que le forum ne devait pas être perçu comme un événement ordinaire, mais bien comme «une rupture décisive avec l’oubli, l’indifférence et l’impuissance», soulignant qu’il s’agissait d’un moment crucial dans la construction d’un Congo plus juste.
«Ce forum marque l’engagement résolu d’une nation qui choisit de placer la dignité des victimes au cœur de sa quête de justice et de réconciliation», a-t-il déclaré devant une assistance nombreuse et attentive, composée de membres du Gouvernement, de la société civile, de victimes et de partenaires internationaux.
Évoquant notamment les souffrances endurées par les victimes du Genocost – terme désignant le génocide congolais motivé par des intérêts économiques –, le Chef de l’État a martelé que «la RDC ne pourra se reconstruire sur des blessures ignorées.» Selon lui, la réparation ne constitue pas un acte d’assistance, mais un devoir de justice inaliénable.
Ce forum intervient au lendemain de la signature de l’Accord de paix de Washington, censé ramener la stabilité dans l’Est du pays. Un contexte que le Président Tshisekedi n’a pas manqué de rappeler, pour souligner l’urgence de bâtir une paix durable fondée sur la justice.
«Nous devons à ces victimes non seulement la vérité, la justice, la réparation, mais aussi un avenir. Un avenir dans lequel ces atrocités ne se reproduiront plus jamais», a-t-il insisté, visiblement ému par le témoignage de certaines victimes présentes.
Dans cette perspective, le Président a invité à une mobilisation collective autour d’un objectif : faire battre le cœur du Grand Congo avec courage, aux côtés des victimes, et non sans elles. «Nous n’avons pas le droit de trahir leur espérance», a-t-il déclaré avec gravité.
Prenant la parole à son tour, le Directeur général du FONAREV, Patrick Fata, a souligné que ce forum constituait une étape clé dans le processus national de justice transitionnelle. Pour lui, «réparer, c’est bien plus qu’indemniser; c’est reconnaître, reconstruire et reconnecter des vies brisées.»
La ministre des Droits humains, Chambu Mwavita, a, quant à elle, affirmé que la réparation ne devait plus être considérée comme un luxe. «Elle est un droit fondamental, une exigence de justice, et un signal fort envoyé à toutes les victimes : la République vous écoute, vous voit et agit», a-t-elle soutenu.
Plusieurs personnalités politiques, diplomatiques, religieuses et représentants de la société civile ont pris part à cette cérémonie d’ouverture, saluant l’initiative du Chef de l’État, qui, selon eux, donne un nouvel élan au combat contre l’impunité.
Ce forum, le premier de cette envergure à Kinshasa, vise à finaliser la stratégie nationale de réparation et à lancer officiellement des programmes concrets en faveur des victimes, notamment dans les régions les plus touchées par les conflits armés. Pendant quatre jours, les participants vont débattre, écouter des témoignages, proposer des actions concrètes et poser les bases d’un cadre structuré, pour garantir le droit à la réparation, dans le respect de la dignité des personnes concernées.