RDC – Assemblée nationale : la pétition contre Vital Kamerhe entachée d’irrégularités de 25 fausses signatures et d’un faux député

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Le faux député Patrick Mulumba Kanyinda reçoit la bénédiction de Christophe Mbosso, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale
Le faux député Patrick Mulumba Kanyinda reçoit la bénédiction de Christophe Mbosso, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale

Par la Rédaction

La pétition initiée contre le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, tourne à la controverse. Entre anomalies dans les signatures, refus des pétitionnaires de confronter leurs accusations et soupçons d’instrumentalisation politique, l’affaire prend une tournure explosive au Palais du peuple.

Le processus attire l’attention par la forte présence de cadres de l’UDPS aux postes clés. La commission chargée d’examiner la pétition est présidée par Peter Kazadi, membre du parti présidentiel, tandis que la plénière est dirigée par Jean Claude Tshilumbayi, Président ai de l’Assemblée nationale, également de l’UDPS. L’auteur même de la pétition, le député Chrispin Mbindule, est lui aussi, issu de cette famille politique.

L’examen du document a révélé plusieurs anomalies qui jettent un doute sérieux sur sa crédibilité. Parmi elles, l’apparition d’un faux député, Patrick Mulumba Kanyinda, dans la liste des signataires. On y retrouve également le nom du député Titan Kalonji Antoine, mentionné sans qu’il ait apposé sa signature. Le député Jerry Mulamba Mande, quant à lui, figure deux fois, avec une signature répétée.

Enfin, la comparaison des signatures avec les fiches officielles des députés a permis de mettre en évidence un échantillon d’au moins vingt-cinq fausses signatures.

Lors de leur audition, vendredi 19 septembre 2025, les délégués des pétitionnaires ont refusé la confrontation proposée par la commission temporaire avec les membres du Bureau mis en cause. Plus encore, ils n’ont pas été en mesure de présenter des preuves solides pour étayer leurs accusations.

L’affaire a pris une autre dimension avec la révélation du rôle de Patrick Mulumba Kanyinda, le faux député signataire. L’homme est en réalité Coordonnateur de la cellule de communication du CRD, parti cher à Christophe Mboso, 2ème vice-président de l’Assemblée nationale. Il travaille actuellement au cabinet de Samuel Mbemba Tanda, ministre des Droits humains et ancien Directeur de cabinet de Mboso. Une proximité qui relance les spéculations sur un éventuel agenda politique derrière la manœuvre.

 

Un Kamerhe fragilisé ou renforcé ?

Cette polémique place Vital Kamerhe dans une situation paradoxale : officiellement visé par une pétition, mais potentiellement renforcé par les failles et les zones d’ombre qui entourent le processus. Reste à savoir si la majorité présidentielle, dont il est un allié de taille, cherchera à transformer cette attaque en tremplin politique ou en ouverture vers un compromis.

Samedi 20 septembre 2025 - 07:21