Par Gloire Balolage
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a pris part, ce mardi 23 décembre, à la session de décembre du Comité de suivi des recommandations issues des États généraux de la Communication et Médias, tenue au Cercle de Kinshasa. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des réformes engagées depuis la tenue de ces assises.
Revenant sur l’esprit de ces assises, Patrick Muyaya a rappelé qu’elles avaient constitué un moment de vérité et de lucidité pour l’ensemble du secteur. Selon lui, cet exercice avait permis d’identifier sans complaisance les forces, les faiblesses et les potentialités des médias congolais, dans un contexte marqué par l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication.
Ces travaux avaient abouti à l’adoption de 82 recommandations structurantes visant à refonder durablement le paysage médiatique national. Conscient de l’enjeu, le gouvernement avait mis en place dès mars 2022 un comité de suivi inclusif, doté d’une feuille de route précise et d’échéances clairement définies.
Trois ans après, le Ministre de la Communication et Médias a présenté un état des lieux marqué par des avancées, mais aussi des défis persistants. Les rapports évaluatifs font état d’un taux de mise en œuvre de 53 %, avec 43 recommandations réalisées, 10 en cours d’exécution et 28 non encore mises en œuvre, traduisant selon lui l’ampleur du travail restant à accomplir.
Parmi les progrès majeurs, Patrick Muyaya a mis en avant la promulgation de l’ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023, dite loi Muyaya, qui modernise le cadre légal de la liberté de la presse, renforce la régulation du secteur et consacre les droits des journalistes. Il a toutefois insisté sur la nécessité de rendre ce texte pleinement applicable à travers des décrets et arrêtés en cours d’examen, notamment en matière de fiscalité, de licences et d’exonérations.
Le ministre a également abordé la question de la salubrité médiatique, dénonçant fermement les pratiques consistant à employer des journalistes sans rémunération ou à exploiter des médias sans moyens techniques adéquats. Il a souligné que ce processus vise avant tout la professionnalisation et la structuration du secteur, et non la restriction de la liberté de la presse.
Patrick Muyaya a réaffirmé l’engagement du gouvernement en faveur de la sécurité des journalistes, de la dépénalisation des délits de presse et de la modernisation des médias publics, notamment la RTNC et l’Agence congolaise de presse.
Tout en saluant les avancées enregistrées, il a reconnu que des contraintes subsistent, soulignant néanmoins que la dynamique de réforme est engagée et que les bases sont désormais posées.
Pour rappel, les États généraux de la Communication et Médias se sont déroulés en janvier 2022 au Centre catholique Nganda, sous le haut patronage du Président de la République. Ils avaient pour objectif de dresser un diagnostic approfondi du secteur médiatique congolais face aux mutations technologiques et aux défis structurels de la profession.