RDC : le Conseil Territorial de la Jeunesse de Rutshuru appelle les parents du Nord-Kivu à boycotter la rentrée des classes à cause de l'insécurité

Par Prehoub Urprus

Le Conseil Territorial de la Jeunesse (CTJ/Rutshuru) vient de lancer ce jeudi 31 août 2023, une campagne dénommée «Non à la rentrée scolaire 2023-2024 au Nord-Kivu sans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.» Selon le président de cette structure juvénile, cette campagne consiste à appeler d'autres parents du Nord-Kivu, à solidariser avec ceux vivant dans les zones occupées par le M23, en n'envoyant pas les élèves à l'école dès le 04 septembre prochain.

«Cette campagne de solidarité vise à demander à tous les autres parents de la province du Nord-Kivu à pouvoir laisser leurs enfants à la maison jusqu'à ce que les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo soient libérés. Si on ne trouve pas la réponse, on sera obligé à passer à la vitesse supérieure. Nous sommes entrain de prévoir des actions si le gouvernement ne répond pas à la question de l'éducation de nos enfants» renseigne Patient Twizere.

La question de la rentrée scolaire 2023-2024 dans les zones occupées par la rébellion rwandaise du M23 et ses supplétifs demeure perplexe. D'une part, ce mouvement rebelle exige la reprise des cours, d'autre part les acteurs de la société civile soutiennent également l'ouverture scolaire sur décision du gouvernement congolais. Le ministère de l'enseignement primaire secondaire et technique, de son côté reste silencieux quant à la situation jusqu'à l'éradication complète du M23. Les parents qui veulent envoyer leurs enfants à l'école, ne savent pas non plus qui va prendre en charge les enseignants.

En réalité qu'il y ait reprise des cours ou pas, tout tourne en faveur du M23 alors que les grands perdants sont les enfants et parents congolais. À cet effet, le président du CTJ Rutshuru tient à préciser que l'essentiel à faire pour le moment, est de contraindre le pouvoir de Kinshasa à pourchasser les envahisseurs hors du territoire congolais avant de reprendre le chemin de l'école.

«Nous sommes entrain de réclamer que le gouvernement puisse libérer les espaces occupés par le M23 afin que nos élèves puissent étudier. On ne veut pas entrer dans le jeux de l'ennemi en mettant la pression au gouvernement pour autoriser l'ouverture des classes à Rutshuru sous contrôle du M23, non-non, on sera entrain de légitimer les rebelles. Mais pour que la rentrée scolaire puisse avoir lieu dans la province du Nord-Kivu, il faut qu'il y ai libération des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo,» insiste Patient Twizere.

Pour rappel, à ce jour, on compte deux années blanches dans le territoire de Rutshuru et bientôt trois ans, depuis la résurgence du M23 en novembre 2021. Si cette situation perdure, la crème intellectuelle dudit territoire est dangereusement menacée.