Par Bijou NDJODJI BATEKO
Le déclic
"La RDC doit user de son droit universel de légitime défense face à l'envahisseur bien identifié, le Rwanda", écrit Vital Kamerhe, visiblement fatigué des atrocités que le Rwanda est en train de perpétrer dans la partie orientale de la RDC, sous couvert de ses supplétifs, dont le M23.
À lire, entre les lignes, le premier point du communiqué officiel de Vital Kamerhe, autorité morale de l'UNC -Union pour la Nation congolaise-, sur la situation au Nord Kivu, tel que repris ci-haut, l'on se rend compte que, face à ce que les dirigeants rd-congolais appellent bien eux-mêmes l'agression de la RDC par le Rwanda, Kinshasa n'a pas encore usé de son droit universel de légitime défense.
La Charte des Nations unies, en son article 51, reconnaît, je cite :"le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée...", fin de citation.
L'agression rwandaise de la RDC reconnue
Aujourd'hui, il est plus que reconnu mondialement que le Rwanda agresse la RDC. Il suffit, pour s'en rendre compte, de se référer aux multiples condamnations des Nations unies, des USA et de la France de cette agression, et de leurs appels pressants au Rwanda pour cesser de soutenir militairement le M23.
Preuve que l'agression rwandaise de la RDC est réelle, actuelle et injustifiée. Autrement, toutes ces grandes puissances n'auraient pas condamné Kigali ni l'inviter à cesser tout soutien au M23.
Même Vital Kamerhe, dans son communiqué, confirme, comme d'ailleurs le font tous les dirigeants rd-congolais, que l'envahisseur (agresseur) est bien identifié et connu, à savoir, le Rwanda.
Vivement la légitime défense
Puisque l'agression est réelle, actuelle et injustifiée, ce qui justifie les condamnations et appels des puissances occidentales, la légitime défense est donc reconnue à la RDC, et la riposte devra également être nécessaire, immédiate et proportionnelle à l'attaque.
Mais pourquoi Kinshasa n'use pas ou tarde à user de son droit universel de légitime défense, alors que l'agression est réelle, actuelle et injustifiée, par le fait que "l'envahisseur est bien identifié, le Rwanda" ?
Kinshasa n'a aucune raison à ne pas user de son droit universel de légitime défense lui reconnu par la Charte des Nations unies.
Surtout que, tel que démontré ci-haut, dans le cas précis, l'agression rwandaise de la RDC est reconnue même par les Nations unies.
La jurisprudence israélienne
D'ailleurs, c'est dans les circonstances similaires, que l'Israël a exercé des représailles contre le Hamas, à la suite de l'attaque meurtrière de ce dernier sur le sol hébreu, le 07 octobre 2023.
L'Israël n'a pas attendu quoi que ce soit des Nations unies, étant donné que l'agression armée était réelle, actuelle et injustifiée.
Le cas de l'État hébreu devra, donc, servir de jurisprudence à la RDC, pour user de son droit universel de légitime défense.
La riposte proportionnelle à l'attaque
Et, puisque la riposte doit également être immédiate et proportionnelle à l'attaque, Kinshasa devra exercer des représailles sans tarder contre Kigali, en ramenant la guerre d'où elle est venue, comme le disait Laurent Désiré Kabila, c'est-à-dire au-delà des frontières nationales, jusque sur le territoire rwandais. Exactement comme l'État hébreu le fait aujourd'hui à Gaza, en représailles contre le Hamas.
VK, le Congo d'abord...
C'est fort de tout ce qui précède, que, pense-t-on, Vital Kamerhe est, sans nul doute, arrivé à cette conclusion qui reste comme le seul recours à la RDC, pour mettre fin au cycle infernal lui imposé par le Rwanda dans sa partie orientale, et sortir la tête haute en sauvant son peuple ainsi que son honneur et sa dignité à l'échelle mondiale.
Vital Kamerhe, on le sait, est parmi ces acteurs politiques rd-congolais, qui, dans leurs prises de position pour la défense des intérêts de la RDC et de son peuple, acceptent l'immolation de soi sur l'autel des avantages de toute la communauté congolaise.
L'on se souviendra qu'en pleine première législature de la troisième République, Vital Kamerhe, alors speaker de l'Assemblée nationale, avait accepté de perdre le perchoir, contraint de démissionner par le régime de l'époque, pour avoir refusé de faire passer l'opération militaire conjointe rwandocongolaise, sans l'aval préalable du Parlement congolais.
Aujourd'hui encore, un peu plus de quinze ans après, Vital Kamerhe est resté droit dans ses bottes, dans sa logique patriotique de défendre avant tout les intérêts du Congo et des Congolais.