
Par Serge Mavungu
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a clôturé samedi 31 mai 2025, à Kinshasa, l’événement "Rencontres - Culture - Mémoire - Fraternité", organisé par l’association Amour et Solidarité de Paris, sous le haut patronage du président de la République.
Tenue durant quatre jours à Sultani River, cette rencontre visait à promouvoir une image positive et réaliste de la RDC, dans un esprit de paix et de solidarité.
Invité à intervenir sur le thème : "La gestion de l’opinion nationale et internationale, notamment à travers la lutte contre les fake news, la propagande étrangère et la désinformation liée au conflit", le ministre Muyaya a dressé un tableau critique de la guerre informationnelle qui cible la République démocratique du Congo. Il a dénoncé les fausses informations, les manipulations médiatiques et les narratifs biaisés relayés par certains médias et ONG, qui ternissent l’image du pays à l’international.
"La RDC est souvent mal racontée", a-t-il regretté, en évoquant les conséquences de l’ouverture des frontières congolaises en 1994, après le génocide rwandais, sur recommandation de la communauté internationale. Selon lui, cette décision a alimenté une instabilité dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.
Patrick Muyaya a tenu à rappeler les contributions majeures de la RDC à l’humanité : ses forêts et tourbières qui en font un important puits de carbone, ses minerais stratégiques [notamment le cobalt utilisé dans les batteries électriques et le coltan présent dans les téléphones portables] ainsi que son rôle dans la révolution industrielle et la Seconde Guerre mondiale. Il a dénoncé l’exploitation violente de ces ressources comme l’un des moteurs des conflits, en particulier les tensions avec le Rwanda.
Le ministre Patrick Muyaya a aussi mis en garde contre les dangers de la désinformation mondiale amplifiée par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ou les deepfakes. Il a appelé à une régulation concertée et à une vigilance collective.
Sur le plan national, Patrick Muyaya a défendu l’unité de la RDC, "un pays de 450 tribus vivant en fraternité". Il a rejeté toute accusation de stigmatisation visant certaines communautés comme les Tutsis ou les Banyamulenge. "Il n’y a pas une tribu qui soit plus minoritaire que les autres", a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de préserver le vivre-ensemble.
En conclusion, il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement Congolais à œuvrer pour la paix, la solidarité et la fraternité dans un monde confronté à de profondes mutations.