
Par Serge Mavungu
La RDC -République démocratique du Congo- accélère sa mutation industrielle. Lundi 02 juin 2025, lors d’un briefing de presse conjoint avec le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, le ministre de l’Industrie, Louis Watum Kabamba, a présenté une série d’initiatives censées faire de la RDC un acteur central de la transition énergétique mondiale.
Au cœur de ses annonces : la zone économique spéciale de Moussampo, lancée il y a deux mois à Coloisy. Un site stratégique dédié à la transformation des minerais critiques, notamment ceux entrant dans la fabrication des batteries électriques.
"Cette zone va générer près de 40.000 emplois", a affirmé le ministre, se félicitant d’un projet qui place la RDC dans le cercle restreint des pays capables de tirer pleinement parti de la révolution verte.
La coopération internationale n’est pas en reste. Louis Watum est revenu sur la récente mission gouvernementale en Chine, dont l’une des premières retombées concrètes est la "Cité de Chine" : un investissement estimé à 200 millions de dollars, avec à la clé quelque 40.000 emplois.
Dans cette même logique de relance, le ministre a confirmé le renforcement du soutien à la société textile Sotexki, à la Tshopo, dans le Haut-Uélé. "Une deuxième phase d’investissement vient d’être déclenchée par le FPI, à hauteur de 6 millions de dollars", a-t-il indiqué, en annonçant une troisième tranche à venir via le Trésor public.
Mais au-delà des chiffres, l’enjeu est humain. Le ministre a rappelé que l’écosystème de la filière coton, lié à Sotexki, touche des dizaines de milliers de producteurs ruraux : "Ce sont plus de 55.000 cotonculteurs, de Bas-Uélé à l’Ituri, qui dépendent de cette relance."
Le Gouvernement investit également dans la filière sucrière du Sud-Kivu, malgré les perturbations causées par le conflit à l’est. "Nous allons rebondir", a lancé Watum Kabamba, confiant dans la résilience de l’industrie congolaise.
Enfin, un message fort a été adressé à la jeunesse. Le ministre a dévoilé le programme "étudiant entrepreneur", un dispositif inédit visant à outiller les jeunes pour créer leurs propres entreprises, avant même la fin de leurs études.
Grâce au projet Okapi, financé par 9 millions de dollars du FPI, une quarantaine d’universités seront bientôt équipées d’imprimantes 3D, capables de produire localement des objets allant "du clou à la pièce d’une voiture électrique."
"Vous pouvez être en deuxième année et déjà compter vos premiers millions", a lancé le ministre à l’intention des étudiants, esquissant les contours d’une nouvelle génération congolaise tournée vers l’innovation.