
Par la Rédaction
OLPA -Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique- tire la sonnette d’alarme. L’organisation indépendante de défense de la liberté de la presse dénonce la détention prolongée de Jérémie Wakahasha Bahati, directeur de la RTCPE -Radio Télévision Chrétienne Porte Étroite-, arrêté depuis le 25 mai 2025 à Goma, au Nord-Kivu.
Ce jour-là, le journaliste a été appréhendé par des rebelles du M23-AFC, alors qu’il se trouvait dans la zone appelée Amour, à l’ouest de la ville. Depuis, il est retenu dans un cachot aménagé dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, un bâtiment désormais sous contrôle du mouvement.
Le grief retenu contre lui ? Avoir publié sur ses réseaux sociaux une information faisant état de l’assassinat d’un chauffeur de bus à Kyeshero, imputé à des éléments armés du M23-AFC. Une accusation que Jérémie rejette, expliquant qu’il ne faisait que relayer un post d’un autre journaliste.
Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre Jérémie, visiblement sous contrainte, confirmant sa détention et tentant de rassurer ses proches quant à son état de santé.
Tenez, ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est ciblé. En février dernier, Tuver Wundi, directeur provincial de la RTNC Nord-Kivu, avait été brièvement détenu par les mêmes rebelles, avant d’être relâché en mars.
Pour OLPA, cette répétition d’arrestations arbitraires témoigne d’un climat inquiétant de répression et de musellement de la presse, dans une région déjà marquée par l’instabilité. L’organisation qualifie cette détention de "privation abusive de liberté dans une zone de non-droit", et exige la libération immédiate du journaliste.
Elle appelle le M23-AFC à respecter les principes fondamentaux de la liberté d’expression et à garantir un espace médiatique libre et sécurisé, pour les professionnels de l’information.