Goma : Les agents de l'OVG sont passés de la grève partielle à la grève sèche pour non-paiement de leur prime spécifique

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[Photo d'illustration]
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Par Gloire Balolage 

Les agents de L'OVG -Observatoire volcanologique de Goma-, ont décidé d’entamer une grève sèche depuis le vendredi 13 septembre 2024, pour réclamer le paiement de leur prime spécifique, non payée depuis neuf mois. Cette situation délicate soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’OVG à remplir sa mission de surveiller les volcans les plus actifs d’Afrique de l’Est, le Nyiragongo et le Nyamulagira.

Cette prime est accordée par le Président de la République, Félix Tshisekedi, lors de sa visite à Goma, après l’éruption dévastatrice du volcan Nyiragongo le 22 mai 2021, dans le but d'encourager et de soutenir les employés dans leur travail crucial de surveillance volcanique.

Le directeur général de l’OVG, Georges Mavonga Tuluka, évoquent une série de complications administratives, notamment, la nomination de la nouvelle Première ministre, qui ont entravé le versement de cette prime essentielle à la subsistance et à la motivation des agents.

Face à cette situation, les volcanologues, qui avaient déjà observé un premier mouvement de grève partielle, ont décidé d'intensifier leur lutte, en optant pour une cessation totale de travail, laissant ainsi le personnel en colère sans accès aux données vitales, qui permettent de prévoir d’éventuelles catastrophes. 

"L’OVG est fermé. Même le comité de gestion n’est pas censé entrer en grève, mais on nous force d’aller en grève et de rester à la maison. Le comité de gestion pouvait faire quelque chose, voir si les machines tournent, voir aussi ce qui arrive automatiquement. Maintenant, ils ne savent plus faire ça. La population n'a rien à craindre pour le moment", a-t-il dit.

Dans un souci de préserver la sécurité des populations, le maire de Goma, Faustin Kapend Kamand, a appelé le directeur de l'OVG à assurer un service minimum durant cette grève, afin de ne pas abandonner la population à son sort face aux dangers des volcans. Il a plaidé pour que les agents, bien qu’éprouvés par cette situation, n'oublient pas leurs responsabilités envers la population.

"Nous ne pouvons pas accepter d’abandonner la population totalement, parce qu’en dehors de l’insécurité classique, il y a l’insécurité environnementale, notamment l’agressivité de deux volcans dont ils ont la responsabilité de surveiller. Entrée en grève, c’est condamné cette population à une catastrophe", a indiqué l'autorité urbaine.

Les inquiétudes sont donc palpables; car, la ville de Goma n’est pas seulement confrontée à l’insécurité grandissante, mais doit également faire face à une menace volcanique qui pourrait avoir des conséquences désastreuses. 

Depuis le mois de mai dernier, les agents de l'OVG avaient déjà décidé de cesser partiellement leur travail, mais l'escalade de cette grève sèche met en exergue un malaise profond au sein du personnel. Ce cumul de frustrations et d’incertitudes pose des questions cruciales sur l’avenir de l’organisation et sur la protection des populations vivant à proximité des volcans, dont la sécurité est désormais compromise.

Alors que la grève se poursuit et que les tensions demeurent, l’issue de cette crise dépendra de la volonté des autorités nationales de répondre aux réclamations légitimes des agents et de rétablir la confiance nécessaire, pour permettre une reprise des activités au sein de l’OVG.

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Lundi 16 septembre 2024 - 11:14