Crise humanitaire dans l'est de la RDC : Plus de 70 nouveaux cas de choléra détectés en une semaine dont 80 % proviennent de sites des déplacés

Par Gloire Balolage 

L'OMS -Organisation mondiale de la Santé- et d'autres acteurs humanitaires tirent la sonnette d'alarme sur la situation du choléra, avec une augmentation préoccupante des cas, dans l'aire de santé de Buhimba, où 70 nouveaux cas ont été signalés rien que dans la semaine du 3 au 9 février. Alarmant est le fait que 80 % des cas de choléra répertoriés dans la province du Nord-Kivu proviennent de sites des déplacés, dans et autour de Goma.

La situation sanitaire s'aggrave, transformant une crise déjà préoccupante en une menace imminente pour la santé publique. La situation dans les établissements de santé est particulièrement préoccupante, comme le souligne l'OMS, qui a rapporté qu'au moins 3.082 blessés ont été admis dans diverses structures entre le 26 janvier et le 7 février. 

Au milieu de ce chaos, les violences basées sur le genre, et en particulier les viols, se sont intensifiées. Les structures de protection documentent 45 cas de viol, dont 21 survivantes de viols collectifs, toutes admises dans deux hôpitaux de Goma, confirmant ainsi que cette crise humanitaire est également une crise des droits humains.

L'effondrement de l'infrastructure a également eu des conséquences désastreuses sur les opérations humanitaires dans la région. L'aéroport international de Goma demeure fermé, une situation qui risque de devenir critique pour l'évacuation des blessés graves et l'acheminement des intrants médicaux nécessaires, pour faire face à cette tragédie humaine. 

De plus, le trafic lacustre entre les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est suspendu, aggravant encore la crise. Les acteurs humanitaires se voient dans l'obligation d'évaluer les pertes liées aux pillages, dont leurs entrepôts ont souffert, et réfléchissent à des solutions pour reconstituer des stocks déjà réduits à néant. En tant que hub logistique pour l'ensemble de l'Est de la RDC, la ville de Goma est au cœur des efforts d'aide humanitaire, rendant ces pertes d'autant plus préoccupantes.

Dans les zones de retour, la situation est tout aussi catastrophique. Plusieurs structures sanitaires, déjà vandalisées, sont non fonctionnelles depuis plus d'un an, dépourvues de médicaments et même de mobilier essentiel. L'urgence des besoins est exacerbée par une destruction massive causée par des incendies ou des bombardements, et l'absence d'électricité maintient les populations dans une précarité totale, rendant toute reprise d'activité extrêmement difficile.

Goma se retrouve au cœur d'une tempête humanitaire, où l'absence d'électricité de la SNEL -Société nationale de l'électricité- entraîne une spirale de conséquences dévastatrices, touchant non seulement l'accès à des soins médicaux mais aussi à des ressources vitales telles que l'eau potable, plaçant ainsi la population devant le choix désespéré entre la survie et la santé.