Crise humanitaire dans l'est de la RDC : Le CICR préoccupé par l’intensification des violences à la base d'un afflux croissant de déplacés vers le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda

Par la rédaction 

La situation humanitaire dans l’est de la RDC -République démocratique du Congo- continue de se détériorer sous l’effet de l’intensification du conflit armé. Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers, et des dizaines de milliers d'autres cherchent désespérément refuge dans les pays voisins, notamment au Burundi, en Ouganda et au Rwanda.

C’est ce qu’a révélé cette organisation humanitaire, dans un communiqué publié le mercredi 19 mars. Face à cette crise grandissante, plusieurs acteurs humanitaires, dont le CICR -Comité international de la Croix-Rouge- et la FICR -Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge-, se sont mobilisés pour fournir une aide d’urgence à ces populations vulnérables. 

Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge de la RDC, du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda ont déployé des centaines de volontaires, pour tenter de soulager les souffrances des déplacés.

«Des personnes risquent leur vie en tentant de traverser la rivière, souvent accompagnées de jeunes enfants. C’est une véritable tragédie», témoigne Niragira Sylvère, un volontaire de la Croix-Rouge du Burundi. L’organisation a mis en place une équipe de sauveteurs pour secourir ceux qui traversent à la nage la rivière Rusizi, une traversée périlleuse, et a également déployé des ambulances pour assurer les premiers secours et les évacuations médicales.

Le nombre de réfugiés ne cesse d'augmenter, alors que des milliers de familles fuient la violence. Parmi eux, de nombreuses familles sont séparées, et un nombre croissant de personnes se retrouvent à la recherche de leurs proches. Margot Champeix, coordinatrice protection du CICR dans la région, souligne l’ampleur du drame : «Le risque de perdre de vue ses proches est très élevé lorsqu’on se déplace aussi rapidement et en aussi grand nombre. Les enfants séparés des adultes qui s’occupent d’eux se retrouvent dans une situation de vulnérabilité extrême.»

Le CICR exprime une vive inquiétude face à l’aggravation des conséquences humanitaires du conflit dans l’est de la RDC. L’organisation rappelle que le droit international humanitaire impose aux parties en conflit de respecter la protection des civils. «Les attaques contre des civils et les attaques sans discrimination sont interdites, et toutes les précautions doivent être prises pour éviter les pertes civiles et les destructions d’infrastructures civiles», insiste le CICR.

Dans ce contexte difficile, les efforts de la Croix-Rouge ont permis de fournir une aide précieuse. Des volontaires des Sociétés de la Croix-Rouge du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et de la RDC, avec l’appui du CICR, ont distribué des téléphones portables et mis en place un accès à Internet, afin de permettre aux déplacés et réfugiés de retrouver leurs proches.

En outre, la Croix-Rouge du Burundi a distribué 540 000 litres d'eau et d'autres secours d'urgence dans les principaux sites de déplacement, tandis que la Croix-Rouge rwandaise a fourni des biens de première nécessité et prodigué des premiers secours. Depuis le début de la crise, le CICR, présent dans l’est de la RDC, a soigné près de 2 000 blessés par armes et livré 8 410 litres d’eau aux hôpitaux.

La situation reste précaire, et les besoins humanitaires ne cessent de croître. Alors que les déplacés continuent d’affluer vers les pays voisins, la Communauté internationale appelle à un soutien renforcé, pour répondre à cette crise qui frappe des centaines de milliers de vies.