Nord-Kivu : plus de 20 civils tués en 24h dans deux attaques attribuées aux ADF à Lubero

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Vue du rond point la Gombe au centre commercial du territoire de Lubero [photo d’illustration]
Vue du rond point la Gombe au centre commercial du territoire de Lubero [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

Dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, l’angoisse a une nouvelle fois envahi les collines. En moins de 24 heures, la mort a frappé deux secteurs, laissant derrière elle une vingtaine de corps sans vie, des familles endeuillées et une population en errance.

Jeudi soir, dans la localité reculée de Fungula, à une dizaine de kilomètres de Mayba, 18 civils ont été exécutés, selon Moïse Kahuyu, acteur de la société civile à Vuyinga. Quelques heures plus tard, six autres personnes ont été tuées dans le secteur voisin des Bapere. Ces attaques, attribuées aux rebelles de l’ADF -Allied Democratic Forces- et à leurs présumés alliés, ont plongé la région dans une terreur muette.

"On ne sait plus qui est qui dans cette guerre", confie avec inquiétude Tiu Upangi Musa, chef coutumier de Kasenye. À ses yeux, l’ADF semble agir aux côtés de groupes armés aux identités floues, rendant la situation encore plus insaisissable. "S'aventurer dans l’arrière-pays, c’est signer son arrêt de mort", denonce-t-il.

Les habitants, paniqués, ont trouvé refuge à Njiapanda, fuyant les zones menacées. Pour beaucoup, le territoire de Lubero n’est plus qu’un champ de silence, de ruines et de questions sans réponse.

D’après le dernier rapport de la société civile locale, plus de 800 personnes ont perdu la vie dans ces violences au cours des cinq derniers mois. Une hémorragie humaine qui fragilise les activités économiques et provoque un exode massif vers des zones réputées plus sûres.

Vendredi 9 mai 2025 - 19:58