
Par Prehoub Urprus
Dans un communiqué publié ce lundi 9 juin 2025, la NSCC -Nouvelle Société Civile Congolaise- tire la sonnette d’alarme face à l’insécurité grandissante à Kinshasa. La capitale congolaise, censée incarner la vie, l’espoir et la dignité, sombre chaque jour un peu plus dans une spirale de violence urbaine, marquée par des braquages à main armée, des assassinats gratuits, des extorsions et des agressions perpétrées par des bandes comme les Kuluna. "Trop de sang, trop de silence", alerte la NSCC, appelant à une action immédiate pour mettre fin à ce climat de peur.
L’organisation dénonce un effondrement progressif des responsabilités de l’État. Ce chaos sécuritaire, selon elle, n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un manque de volonté politique, de l'inaction de certaines autorités, et, parfois, d’une complicité passive au sein même de la Police et de la Justice. Le silence des responsables de la Ville de Kinshasa face aux drames quotidiens renforce le sentiment d’abandon dans la population. Pendant ce temps, les jeunes des quartiers populaires, privés de perspectives, sombrent dans la marginalisation ou rejoignent les rangs de la criminalité.
La NSCC appelle à une réponse courageuse et coordonnée. Elle plaide pour une réforme en profondeur des services de sécurité, une véritable justice indépendante, pour traiter les crimes urbains violents, ainsi qu’une politique d’insertion des jeunes axée sur la formation, l’emploi, la culture et l’éducation civique. L’organisation insiste aussi sur l’importance d’une participation active des citoyens, notamment à travers la création de comités de veille dans chaque commune, soutenus par les pouvoirs publics et les partenaires. La lutte contre la corruption dans les services de sécurité et dans l’administration locale est, selon elle, un impératif non négociable.
"Kinshasa ne doit pas devenir une ville-cimetière", martèle la NSCC. Elle en appelle à toutes les forces vives de la nation : les autorités, la société civile, les médias, les églises, les jeunes et chaque citoyen. Face à l’effondrement en cours, elle exhorte chacun à sortir du silence, à refuser la résignation et à se mobiliser, pour redonner vie à la capitale.